Vers une baisse des prix du gaz en 2025 ?
Le 9 octobre 2024, Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), annonçait une bonne nouvelle pour les consommateurs européens : une baisse des prix du gaz est attendue à partir de 2025. La raison ? la hausse des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en provenance des États-Unis et du Qatar.
Un changement de dynamique sur le marché du gaz
Depuis la crise énergétique de 2021, accentuée par la guerre en Ukraine en 2022, le prix du gaz s’est envolé. Le marché européen, autrefois dépendant du gaz russe, a été contraint de diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment en utilisant le GNL. Ces changements ont contribué à apaiser les tensions sur le marché, mais les prix sont restés élevés, culminant à 150 euros le mégawattheure (MWh) sur le TTF, contre une vingtaine d’euros avant la crise.
Selon les projections de l’AIE, la situation pourrait changer dès 2025. En effet, les volumes de GNL en provenance des États-Unis et du Qatar devraient croître de manière significative. La production américaine pourrait augmenter de 20 % pour atteindre 130 milliards de mètres cubes par an, tandis que le Qatar vise à atteindre 126 millions de tonnes de GNL par an grâce à son projet North Field. Ces ajouts au marché pourraient ramener les prix de gros en dessous de 50 euros par MWh.
Des factures de gaz réduites pour les ménages et les entreprises
La baisse des prix du gaz aurait un impact direct sur les factures énergétiques des consommateurs européens. Selon les estimations de l’Institut français de l’énergie, une baisse des prix de gros à 50 euros le MWh pourrait entraîner une réduction de 20 à 30 % de la facture annuelle de gaz des ménages, qui tourne actuellement autour de 2 000 euros.
Pour les entreprises, notamment celles des secteurs énergivores, cette baisse pourrait renforcer la compétitivité. Les industries lourdes, souvent pénalisées par des coûts énergétiques élevés, pourraient ainsi trouver des marges de manœuvre pour investir et se développer, tout en maintenant leurs prix à un niveau plus compétitif.
Bonne nouvelle pour le prix mais…
Même si cette période de détente sur les prix s’annonce favorable, l’AIE met en garde contre une complaisance excessive. Fatih Birol a souligné l’importance de « profiter de cette accalmie pour préparer la transition énergétique ». L’objectif est clair : renforcer les investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, tout en garantissant la stabilité des approvisionnements.
L’Europe vise une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le développement de l’énergie éolienne, solaire et nucléaire sera crucial, et la réduction des coûts du gaz pourrait offrir une fenêtre d’opportunité pour accélérer ces projets. .