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POLITIQUE – Faites attention à la facture. En quête d’économies et de recettes pour le budget 2025, le gouvernement de Michel Barnier étudie la possibilité d’augmenter la taxe sur l’électricité, révèle Le Parisien ce dimanche 6 octobre. Une hypothèse que ni le porte-parole du gouvernement ni la ministre de la Transition écologique et de l’Énergie n’ont exclue.
Selon Le Parisienle gouvernement étudie la possibilité d’augmenter la taxe intérieure sur la consommation finale de l’électricité (TICFE). Fixée à 32 euros le mégawattheure, la TICFE a été abaissée à seulement 0,5 centime/MWh au début de la guerre en Ukraine en 2022. Cette réduction s’inscrivait dans le cadre du « Bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement pour limiter la hausse des prix de l’électricité pour les ménages. Une fois le bouclier tarifaire terminé, cette taxe augmente à nouveau progressivement et devrait retrouver son niveau initial de 32 euros/mWh en février 2025… ou pas.
« Nous envisageons en effet un mécanisme global qui irait au-delà de la hausse prévue en février prochain dans le cadre de la fin du bouclier tarifaire. Nous avons pas mal de personnes qui y travaillent. Le mécanisme est assez complexe et nécessite encore des arbitrages »explique à parisien UN « acteur dans le dossier » sous couvert d’anonymat.
« 80 % » des ménages ne sont pas concernés mais…
Le sujet est sensible, puisque la hausse de cette taxe aurait des répercussions sur certains ménages. Invité de Questions politiques Pour Le monde/France Télévisions/France Inter, le porte-parole du gouvernement n’a pas démenti. Pas plus que la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, qui précise dans Dimanche en politique sur France 3 que « Des arbitrages sont en cours » mais ça « Le Parlement décidera ».
Même si la hausse de la TICFE au-delà de son seuil de 32 euros se confirme, les abonnés bénéficiant d’un tarif réglementé ne devraient pas avoir de mauvaises surprises. Agnès Pannier-Runacher estime que la hausse sera absorbée par la baisse du prix de l’électricité sur le marché. Cela concerne 80% des foyers, selon Maud Bregeon, qui verra leur facture réduite « environ 10% » à partir du 1er février. Qu’en est-il des 20 % restants ?
Pannier-Runacher ne dit pas non mais appelle à la « vigilance »
Si le gouvernement décide d’augmenter la TICFE, les utilisateurs alignés sur l’offre du marché seront potentiellement perdants. « Là où ça se complique, c’est si on va au-delà » de 32 euros, a reconnu Agnès Pannier-Runacher, car « bien sur qu’on va commencer à grignoter » sur la baisse des prix du marché. Et le ministre reconnaît que oui, « en français dans le texte, c’est une taxe supplémentaire. »
Anticipant les tensions à venir, a souligné la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon. « ceux qui ne sont pas au tarif réglementé ont déjà bénéficié de la baisse des prix du marché ». Mais le sujet n’en reste pas moins explosif et le ministre de la Transition écologique et de l’Énergie a appelé à « vigilance ».
« Je ne dis pas « hors de question » » sur la piste d’une augmentation de l’impôt, a-t-elle déclaré sur France 3, mais « Mon objectif est que la facture de tous les Français diminue. » « D’après ce que j’ai entendu dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre n’a pas l’intention d’imposer des coûts énergétiques aux classes populaires et moyennes »elle rassure.
A ce stade, Michel Barnier n’évoque pas d’augmenter le coût de l’électricité – même pour une petite partie des Français – pour générer de nouvelles recettes pour l’État. Mais la piste ne manquera pas d’électrifier un peu plus le chaudron de l’Assemblée nationale lors des examens du projet de loi de finances 2025.
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