Vers une augmentation de 9,50 euros de la taxe sur les billets d'avion
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Vers une augmentation de 9,50 euros de la taxe sur les billets d’avion

Vers une augmentation de 9,50 euros de la taxe sur les billets d’avion

Le ministre des Transports, François Durovray, défend l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion, affirmant qu’elle serait résorbable pour les passagers et les entreprises. Cette annonce a cependant suscité de vives critiques, tant de la part des acteurs du secteur aérien que des voyageurs, préoccupés par son impact sur l’attractivité de la France et le pouvoir d’achat des classes moyennes.

Une augmentation de la taxe « résorbable »

Le ministre des Transports, François Durovray, s’est exprimé en La Tribune favorable à une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Selon lui, cette taxe majorée – à hauteur de 9,50 euros pour les vols européens et de 120 euros pour un Paris-New York en classe affaires – ne devrait pas déstabiliser les compagnies aériennes ni avoir un fort impact sur les passagers. Durovray juge ces montants » résorbable » par rapport au coût global des billets, sachant que les vols long-courriers en classe affaires atteignent fréquemment plusieurs milliers d’euros.

Le ministre a également souligné l’incompréhension des Français face aux tarifs ferroviaires plus élevés que les vols low-cost.  » Ce surcoût de 9,50 euros restera résorbable par rapport au prix du billet d’avion », a-t-il avancé pour justifier cette révision fiscale. Quant aux jets privés, une proposition de taxe pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par passager est à l’étude, dans le but d’une solidarité fiscale accrue.

Si le gouvernement espère tripler les recettes annuelles de la taxe de solidarité pour atteindre un milliard d’euros, le projet se heurte à une opposition marquée dans le secteur aérien. Un sondage Odoxa commandé par Easyjet révèle que 57% des Français désapprouvent cette mesure, craignant qu’elle ne serve avant tout à renflouer les caisses de l’Etat. Seuls 27% des personnes interrogées considèrent que cela pourrait réellement bénéficier à l’environnement.

Bertrand Godinot, directeur d’Easyjet France, a vivement critiqué cette initiative : « L’augmentation rapide et significative des taxes sur les billets impacte directement le pouvoir d’achat des consommateurs et privera surtout, à moyen terme, les classes moyennes de l’accès au transport aérien. »

Le secteur aérien craint pour l’attractivité de la France

Les classes moyennes et les petites entreprises, selon Easyjet, seraient ainsi les principales victimes de cette hausse.ce qui risque de réduire leur accès à des vols court et moyen-courriers abordables. Les entreprises, contraintes de répercuter ces surcoûts sur leurs clients, peinent à maintenir des offres de destinations diversifiées tout en investissant dans des flottes plus écologiques.

Outre l’impact sur le pouvoir d’achat des voyageurs, les organismes du secteur, comme la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) et l’Union des aéroports de France (UAF), alertent sur les risques économiques. Selon eux, l’augmentation des taxes pourrait entraîner une fuite du trafic aérien vers des hubs étrangers, notamment pour les lignes régionales et outre-mer. Pascal de Izaguirre, président de la Fnam et PDG de Corsair, dénonce « les effets dévastateurs » d’une telle mesure, qui pourrait pénaliser l’attractivité de la destination France pour la clientèle d’affaires et touristique internationale.

Les industriels regroupés au sein du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) se disent également inquiets de la réindustrialisation du secteur aéronautique français, qui pourrait selon eux subir un « arrêt soudain « . Dans leur communiqué, ils estiment que ces nouvelles taxes fiscales vont  » au détriment du drapeau français et de ses territoires », réduisant l’attractivité touristique et fragilisant encore davantage un secteur déjà sous pression.

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