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vers un scénario à la belge en cas d’absence de majorité claire ?

Jordan Bardella a prévenu qu’il n’irait à Matignon qu’avec plus de 50 % des sièges à l’Assemblée nationale pour son parti. La classe politique est confrontée à une grande question : que se passera-t-il si aucun camp n’obtient une majorité claire ? La Belgique, par exemple, a connu 16 mois sans gouvernement après les élections législatives de 2019.

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Façade de l'Assemblée nationale au Palais Bourbon.  (BRUNO LÉVESQUE / MAXPPP)

Tous les camps rêvent d’atteindre le nombre magique de 289 députés, synonyme de majorité absolue et de mains libres pour gouverner. Mais à ce stade, il est difficile de faire des projections fiables, puisque 577 élections différentes se déroulent dans toute la France. La participation devrait être plus élevée que lors des dernières élections législatives, mais cela rend l’exercice plus complexe, car il pourrait y avoir de nombreuses triangulaires.

Résultat : c’est le grand écart pour ceux qui s’aventurent dans les projections artisanales. Au RN, les plus optimistes tablent sur 317 circonscriptions gagnées, quand d’autres n’imaginent pas de majorité absolue. Les macronistes voient le RN partir avec 310 élus, d’autres avec seulement 220. A gauche aussi, ils travaillent aux projections pour voir si une majorité Nouveau Front populaire pourrait émerger. « C’est compliqué pour la gauche de gagner 140 nouveaux députés, souffle un socialiste, et c’est compliqué pour le RN d’en gagner 200 nouveaux ». Après la sidération de la dissolution, la classe politique est donc en proie à une grande question : que se passera-t-il si personne n’a la majorité absolue ?

Jordan Bardella cherche à mobiliser ses électeurs pour éviter ce scénario. N’avoir qu’une majorité relative derrière lui, c’est s’exposer à une motion de censure qui renverserait immédiatement son gouvernement. Les macronistes ont vécu pendant deux ans avec une majorité relative, au prix d’alliances texte par texte, tantôt avec LR, tantôt avec des députés de gauche, un exercice qui serait plus compliqué pour un gouvernement d’extrême droite.

Si le Nouveau Front populaire constitue le deuxième bloc, la gauche veut croire que c’est là qu’Emmanuel Macron devra ensuite chercher une solution. Le chef de l’Etat rêve plutôt d’une coalition de gens raisonnables : « Une majorité alternativeexplique un député sortant, avec les anti-RN LR et en fracturant le Nouveau Front Populaire, pour laisser de côté les mélenchonistes» Même si les conseillers exécutifs ne voient pas clairement comment cette coalition pourrait atteindre 289 députés, au-delà de l’équipe potentiellement baroque qui irait de Laurent Wauquiez à Fabien Roussel, en passant par François Hollande et les macronistes.

Dans les cabinets ministériels, certains viennent évoquer un scénario « à la belge »ou encore l’impossibilité de nommer un Premier ministre faute de majorité claire, avec un gouvernement actuel qui gère les affaires courantes tout en laissant passer les JO, et en permettant la mise en place d’une coalition, quelle qu’elle soit. « Le Président a voulu débloquer la situation, il a peut-être un très bon blocage », peste un macroniste. En cas de majorité manquante, Emmanuel Macron devra de toute façon supporter cette assemblée pendant un an, car la Constitution n’autorise pas la dissolution deux fois dans la même année.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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