Alors que les chiffres du tabagisme en France ont été publiés mercredi 29 mai par Santé publique France, les sénateurs ont émis plusieurs recommandations sur les moyens de réduire les addictions. Dans le rapport sur les affaires sociales qu’ils ont adopté le même jour, plusieurs mesures figurent. L’un d’eux concerne le prix du tabac.
Un Français sur quatre fume régulièrement, soit 25,3% des Français. Les chiffres ont été publiés, mercredi 29 mai, par Santé publique France sur la prévalence du tabagisme en France au cours de l’année 2021. Les sénateurs ont, de leur côté, émis des recommandations pour réduire les addictions, selon le rapport de la commission des affaires sociales. voté le même jour et pour lequel Sénat public y avait accès. L’une des mesures clés préconisées est d’agir sur les prix pour réduire la consommation de tabac en France.
Pour préconiser cette mesure consistant à augmenter le prix des cigarettes de 5% chaque année jusqu’en 2040, les sénateurs se sont appuyés sur certains chiffres contenus dans le rapport de la commission sénatoriale des affaires sociales montrant que « la prévalence du tabagisme diminue en France quand le prix augmente de plus de 4% ». La solution préconisée par les sénateurs est de « augmenter le prix des produits du tabac de 5% par an (3,25% hors inflation si elle est de 1,75%) jusqu’en 2040 ». Cela coûterait 25 euros par paquet de cigarettes d’ici 2040.
Offre excédentaire de cigarettes en provenance des pays frontaliers
Les sénateurs ont également abordé l’impact des addictions sur la santé des Français et répondu aux arguments des industriels, qui mettent en avant la possibilité d’une hausse de la contrebande suite à l’application de la hausse des prix. cigarettes. » Des études réalisées par des industriels, comme celle commandée par Philip Morris à KPMG, (…) disent qu’avec l’augmentation des prix, il y aurait davantage de contrebande. Mais en réalité, les fabricants excédentaires dans les pays frontaliers », expliquent-ils
La consommation de tabac alimente une industrie avec un marché de 15 millions d’euros, mais, en même temps, elle nuit à la santé. Selon le même rapport, la consommation de tabac provoque chaque année 73 000 décès prématurés en France. Elisabeth Doineau, rapporteur général de la commission, dira, à ce sujet, que « il ne s’agit pas d’effrayer les gens, mais il faut garder cela à l’esprit, les effets sur la santé « .
A noter également que les sénateurs ne ciblent pas seulement le tabac, mais toutes les addictions. Ces dernières ont un impact considérable sur les finances publiques, avec des dépenses estimées à 5 milliards d’euros. Le rapport précise, à ce sujet, que l’alcool provoque à lui seul 41 000 décès prématurés chaque année. L’obésité suit derrière, avec 27 000 décès sur la même période.
Les sénateurs préconisent donc une augmentation de la taxe sur les sodas, mais n’évoquent pas une éventuelle augmentation de la taxe sur les vins qui ne devrait, selon eux, être soumise qu’à un seuil minimum du prix à l’unité de vin. Enfin, Public Sénat rappelle que ce rapport voté à l’unanimité devrait subir des amendements » lors de l’examen du prochain projet de loi de finances et du budget de la Sécurité sociale « .
