Vers un démantèlement historique pour Google
Le ministère de la Justice des États-Unis a officiellement demandé la scission de Google. Au cœur du problème : Chrome et la domination du moteur de recherche sur le marché mondial. Une décision qui pourrait remodeler l’avenir du secteur technologique.
Google dans le viseur de la justice américaine
C’est une première depuis des décennies : le gouvernement américain réclame officiellement le démantèlement de Google, filiale d’Alphabet. Dans un document judiciaire déposé cette semaine, le ministère de la Justice (DOJ) exige non seulement que Google se départisse de son navigateur Chrome, mais également qu’il cesse de conclure des accords avec les fabricants de smartphones pour imposer son moteur de recherche par défaut.
Cette demande marque un tournant dans l’approche des autorités américaines envers les grandes entreprises technologiques. Depuis l’échec des procès contre Microsoft dans les années 2000, ces géants avaient échappé à des mesures de ce type. Mais cette fois, la domination de Google, qui contrôle 90 % du marché mondial de la recherche en ligne et 94 % sur mobile, selon StatCounter, est considérée comme problématique.
Pour le DOJ, Chrome constitue une porte d’entrée stratégique pour renforcer cette domination. » Le comportement illégal de Google a privé ses concurrents de canaux de distribution essentiels, limitant ainsi l’innovation et les alternatives pour les consommateurs. », affirme le ministère.
Une audience prévue en avril, mais un avenir incertain
La prochaine étape aura lieu en avril, avec une audition spéciale où seront examinées les propositions de Google et celles des autorités. Si le juge accède à la demande de partage, cela pourrait remodeler le marché de la recherche en ligne, offrant potentiellement une chance à des concurrents d’émerger. Mais un tel scénario reste incertain, Google ayant déjà annoncé son intention de faire appel, qualifiant cette action de « radicale ».
L’affaire pourrait durer plusieurs années et, selon les experts, aboutir devant la Cour suprême. À cela s’ajoute une inconnue de taille : l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président élu a envoyé des signaux mitigés quant à sa position à l’égard des géants de la technologie. D’un côté, il dénonce leur influence et nomme des responsables favorables à des actions fortes, comme Brendan Carr à la tête du FCC. En revanche, il a laissé entendre que le démantèlement serait excessif.
Le dossier déposé par le DOJ contre Google reflète une prise de conscience croissante des défis posés par les monopoles technologiques. En cas de succès, cette action pourrait marquer une étape importante dans l’histoire de la régulation des grandes entreprises du numérique, aux États-Unis et dans le reste du monde. Mais pour l’instant, tout dépend de la justice et des orientations politiques futures.