« Vents contraires », « ennemis puissants », « contre-vérités »… Vincent Labrune défend son bilan à la tête de la LFP malgré le fiasco des droits TV
Interrogé par nos confrères de L’équipele président de la Ligue de Football Professionnel s’est longuement exprimé sur l’épisode des droits télévisés qui perturbe le football français depuis des années.
Défendre son bilan et rejeter la faute sur les autres. C’est la technique utilisée par Vincent Labrune dans une interview accordée à L’équipe L’ancien président de l’Olympique de Marseille, à la tête de la Ligue de football professionnel depuis septembre 2020, doit faire face aux nombreuses turbulences qui secouent le football français. En premier lieu, les droits TV obtenus par DAZN.
« Depuis notre arrivée, nous sommes confrontés à une crise majeure sans précédent dans l’histoire du football français. L’événement qui a provoqué cette crise n’a qu’un nom : Mediapro, qui est la plus grosse erreur stratégique de notre histoire et dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences. La réalité absolue est que le football français aurait pu mourir il y a trois ans. »il le dit au quotidien sportif.
Pour lui, Médiapro est donc l’épicentre du fiasco. En 2020, la société – détenue par Jaume Roures – avait obtenu 80 % des droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2 jusqu’en 2024, pour un montant annuel de 850 millions d’euros. Mais début 2021, elle a arrêté sa diffusion après un désaccord financier avec la Ligue de Football Professionnelle (LFP). Une première crise à gérer pour Vincent Labrune, un échec retentissant qui a un coût.
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Canal+ épinglé, beIN Sports en sauveur
Le résultat des droits TV est décevant : 500 millions d’euros de droits nationaux en L1, 150 millions de droits internationaux et 40 millions en L2. Loin des attentes initialement souhaitées. « Je vous confirme que c’est décevant et loin de notre objectif, qui n’était pas celui de notre communication (autour d’un milliard d’euros) (…) Nous avons fait face à des vents contraires d’un autre temps avec des ennemis puissants », déclare Vincent Labrune.
Ennemis dont le groupe Canal. « L’épisode Mediapro a déclenché un ressentiment très fort de Canal+ à l’encontre de la LFP et des clubs, dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences. Le groupe Canal+ n’a pas participé à l’appel d’offres et n’a rien fait pour que les choses se passent bien… » déclare le patron de la LFP.
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L’ancien président de l’OM évoque le cas de beIN Sports, qui a acquis le match de première division du samedi à 17 heures pour un budget annuel de 100 millions d’euros. « BeIN Sports n’aurait jamais imaginé investir de manière aussi importante dans le football français, il explique. Quand nous avons compris que nous aurions beaucoup de mal à avoir un partenaire unique, ce qui était notre objectif, nous avons tout fait pour convaincre beIN Sports. Aujourd’hui, même si nous avions pu espérer qu’ils fassent plus, ils n’auraient rien pu faire. BeIN va payer un montant important de plus de 200 millions d’euros par an si nous combinons les droits L1, L2 et internationaux. Sans beIN Sports, le résultat obtenu aurait été bien pire.Labrune a déclaré avant d’assurer que « Ceux qui prétendent qu’ils auraient pu faire mieux sont soit des conteurs, soit des diseurs de bonne aventure. Personne n’aurait pu faire mieux. »
Je ne suis pas le patron de DAZN. Je ne fixe pas leurs prix. Le football est un produit premium qui a un coût. Mais cette offre est moins chère que celle pratiquée par nos voisins, à l’exception de l’Italie.
Vincent Labrune
Le reste des matchs a été acquis par le service de streaming anglais DAZN. L’abonnement, à 39,90 euros par mois, suscite quelques grincements de dents depuis son lancement.Je ne suis pas le patron de DAZN. Je ne fixe pas leurs prix. Le football est un produit premium qui a un coût. Mais cette offre est moins chère que celle pratiquée par nos voisins, hormis l’Italie (…) Pour pouvoir baisser les prix, il faut laisser le temps à un nouvel acteur de s’installer sur le long terme« , assure le président de la LFP, candidat à sa propre succession en septembre prochain. « Il ne s’agit pas d’un nouveau mandat, mais de la continuation du précédent. » a-t-il conclu.