Venezuela : Nicolas Maduro appelle au boycott de WhatsApp
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Venezuela : Nicolas Maduro appelle au boycott de WhatsApp

Venezuela : Nicolas Maduro appelle au boycott de WhatsApp

La pression monte au Venezuela, sur fond de suspicions de fraude électorale. Alors que la réélection de Nicolas Maduro est âprement disputée dans le pays et à l’étranger, le président a appelé lundi au boycott de l’application de messagerie WhatsApp. « Dites non à WhatsApp ! Je vais rompre les relations avec WhatsApp, car WhatsApp est utilisé pour menacer le Venezuela », a déclaré Nicolas Maduro lors d’un rassemblement dans le centre de Caracas.

Selon le dirigeant, l’application, propriété de l’entreprise américaine Meta, est utilisée contre « la famille militaire vénézuélienne, la famille policière, les leaders de rue et communautaires ». Appelant au retrait « volontaire, progressiste et radical » de Whatsapp, Nicolas Maduro a déclaré qu’il déplacerait lui-même « petit à petit » ses contacts « vers Telegram, vers WeChat », respectivement les applications de messagerie russe et chinoise. Le ministère de la Communication a déjà transféré le groupe WhatsApp des correspondants étrangers vers Telegram.

Le président avait déjà déclaré dimanche que les réseaux sociaux étaient utilisés pour promouvoir la « division » et la « haine » entre les Vénézuéliens et avait pointé directement du doigt Instagram, également propriété du groupe Meta, et TikTok. « J’accuse Instagram d’être responsable de l’installation de la haine pour diviser les Vénézuéliens, pour chercher un massacre et une division du Venezuela, pour amener le fascisme au Venezuela », a-t-il déclaré.

Une élection présidentielle opaque

Ces déclarations interviennent dans un contexte de fortes protestations contre Nicolas Maduro. Se déclarant victime d’un piratage informatique, le Conseil national électoral (CNE) a tardé à fournir les détails du vote par bureau. L’opposition, représentée à ce scrutin par Edmundo Gonzalez Urrutia, estime qu’il s’agit d’une manœuvre pour éviter de révéler les véritables résultats, et a publié les procès-verbaux de chaque bureau sur un site Internet.

Le président du Conseil national électoral (CNE) Elvis Amoroso a finalement annoncé ce lundi lors d’une audience publique qu’il avait remis tous les procès-verbaux de l’élection présidentielle à la Cour suprême, saisie par le président Nicolas Maduro pour qu’elle valide sa victoire contestée.

Selon des documents publiés par l’opposition, dont la validité est mise en doute par Nicolas Maduro, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l’élection avec 67% des voix. Un score très différent de celui entériné par le CNE, qui crédite le président sortant de 52% des voix, contre 43% à son adversaire. Les troubles qui ont suivi la proclamation des résultats ont fait 13 morts et plus de 2.000 personnes arrêtées, a déclaré Nicolas Maduro, selon lequel deux membres de la Garde nationale ont été tués. Des ONG ont fait état de 11 civils tués.

L’Union européenne a accentué lundi la pression internationale sur le président vénézuélien Nicolas Maduro, estimant que, « faute de preuves », sa victoire ne pouvait être « reconnue ». Mais, contrairement aux Etats-Unis et à plusieurs autres pays, l’UE s’est abstenue de reconnaître formellement la victoire d’Edmundo Gonzalez Urrutia.

Source AFP

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