Venezuela : Macron et Lula appellent à la « transparence », la pression monte sur Maduro – 08/06/2024 à 09:50

La France et le Brésil ont adopté une position commune sur la réélection controversée du président vénézuélien. Les manifestations qui ont suivi cette élection, largement incertaine, ont déjà fait au moins onze morts parmi les civils.

Emmanuel Macron et Luiz Inacio Lula da Silva soutiennent « l’aspiration du peuple vénézuélien à une élection transparente » après la réélection largement contestée du président Nicolas Maduro, a déclaré lundi 5 août le président français.

« Nous soutenons avec Lula l’aspiration du peuple vénézuélien à des élections transparentes. Cette exigence est au cœur de toute démocratie »

a écrit Emmanuel Macron sur le réseau social X après une conversation téléphonique avec le président brésilien.

Les deux dirigeants ont « appelé les autorités vénézuéliennes à publier tous les procès-verbaux des bureaux de vote afin de garantir la transparence et l’intégrité du processus électoral », selon le compte-rendu de leur conversation téléphonique publié par l’Elysée.

Le Conseil national électoral du Venezuela a ratifié vendredi la victoire de M. Maduro avec 52% des voix contre 43% pour Edmundo Gonzalez Urrutia, un résultat largement contesté.

Les troubles qui ont suivi le scrutin ont fait 11 morts parmi les civils, selon des groupes de défense des droits de l’homme. Maduro a annoncé la mort de deux membres de la Garde nationale et l’arrestation de plus de 2 000 personnes.

Respecter la « volonté du peuple vénézuélien »

Les présidents français et brésilien « attachent la plus haute importance à ce que le droit des Vénézuéliens à manifester et à se réunir librement soit pleinement respecté. Les menaces et les arrestations visant des responsables politiques (vont) à l’encontre des principes fondamentaux de la démocratie », a ajouté l’Elysée. « Les autorités vénézuéliennes (doivent) impérativement revenir sur la voie du dialogue pour que la volonté du peuple vénézuélien soit respectée », a poursuivi la présidence française.

Dans un communiqué, la présidence brésilienne a indiqué que M. Macron avait salué la « position » du Brésil consistant à « encourager le dialogue entre le gouvernement et l’opposition » au Venezuela.

Selon Brasilia,

Le chef de l’Etat français a également « salué la position du Brésil, de la Colombie et du Mexique » formulée dans un communiqué conjoint publié jeudi.

Les trois pays avaient conjointement appelé à une « vérification impartiale des résultats ». La pression internationale s’accentue sur Nicolas Maduro.

Les résultats de ce scrutin « ne peuvent être reconnus », a affirmé dimanche l’Union européenne, le pape François appelant à « la recherche de la vérité ».

Contrairement aux États-Unis et à plusieurs autres pays, l’UE s’est toutefois abstenue de reconnaître formellement la victoire de M. Gonzalez Urrutia.