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« Valide ou handicapé, la flamme est la flamme », de Calais à Lourdes, la torche lance son périple français

L'ancienne championne de para-escrime Emmanuelle Assmann tient la flamme olympique, dimanche 25 août, à la sortie du tunnel sous la Manche à Coquelles (Pas-de-Calais).

Assis sur un bloc de béton pour empêcher toute intrusion devant la mairie de Calais (Pas-de-Calais), Pascal Derollez ne regrette pas d’avoir attendu deux heures. D’abord, il a pu terminer ses mots croisés ; ensuite, il a vu « quelque chose que vous ne voyez qu’une fois dans votre vie ». La flamme olympique. Sortie du tunnel sous la Manche en début d’après-midi dimanche 25 août, la torche portée par une vingtaine de relayeurs a parcouru quatre kilomètres dans les rues de Calais. Allumée la veille à Stoke Mandeville, ville au nord-ouest de Londres où ont été « inventés » en 1948 les ancêtres des Jeux paralympiques, la flamme a commencé son parcours en France, où elle s’est scindée en douze – le nombre de jours des Jeux paralympiques de Paris 2024 (du 28 août au 8 septembre).

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A Calais, elle a réuni plusieurs milliers de personnes venues du Nord. Certains par amour du sport, d’autres par curiosité, et beaucoup pour pallier leur absence lors d’une première visite, le matin du 3 juillet sous une pluie battante. Cette fois, avec l’aide d’un dimanche ensoleillé, ils l’ont vue. Personne ici n’en parle « Flamme paralympique »comme indiqué sur les véhicules de la caravane précédant les relais. « La flamme est la flamme, les Jeux olympiques sont les Jeux olympiques. Valide ou handicapé, cela n’a aucune importance pour moi. » « C’est un moment très agréable. C …

Bien installé face à la Bourgeois de Calais, la sculpture de Rodin, Françoise Fontaine est accompagnée de son fils Damien, trentenaire, handicapé intellectuel depuis tout petit. Elle raconte combien la possibilité pour lui de s’initier au tennis, au volley-ball et au basket-ball une fois par semaine grâce à l’association « Aller plus haut » lui fait du bien – Damien répète  » BIEN «  à chaque fois que sa mère prononce le mot. « À 12 ans, il était fan de basket, mais quand j’ai voulu l’inscrire au club du quartier, ils ont refusé en me disant qu’il ne comprendrait jamais les règles. En vingt ans, beaucoup de choses ont changé. »

Sabine Mathieu ne dirait pas le contraire. Cette professeure de sport dans un centre d’accueil spécialisé (MAS) d’Eperlecques, à quelques kilomètres de Calais, court régulièrement avec certains résidents, assis dans un fauteuil à trois roues. Elle prépare un semi-marathon avec l’un d’eux pour le mois prochain. « Il faut voir s’illuminer les visages de ceux qui ne peuvent pas parler. C’est phénoménal. » Accompagnée de son mari et de leurs garçons, Florentin et Stanislas – chacun équipé d’un chalumeau en caoutchouc et flanelle fabriqué par leur grand-mère – Sabine constate qu’ils ont l’habitude de rencontrer les personnes handicapées avec lesquelles elle travaille depuis qu’ils sont petits. « Les enfants n’ont pas le réflexe de recul ni le regard de pitié que peuvent avoir les adultes envers les personnes handicapées, plus tôt on met les jeunes en contact avec les personnes handicapées, plus tôt on facilite l’inclusion. »

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Cammile Bussière

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