Vahine Fierro victorieuse sur la vague tahitienne, à moins de deux mois des JO
A cinq jours de l’épreuve de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024, sur la vague tahitienne de Teahupoo, la Française Vahine Fierro a assuré sa place parmi les favorites de l’épreuve. La surfeuse française, originaire de Huahine, une île voisine, a remporté mercredi 29 mai le Tahiti Pro, devenant ainsi la première Française à s’imposer dans cette compétition qui se déroule sur l’une des vagues tubulaires les plus redoutables du surf. monde, Teahupoo. Admirées, les vagues du spot tahitien sont aussi redoutées dans le monde entier pour ses épais rouleaux qui s’écrasent violemment sur un récif peu profond.
» C’est fou. Il y avait beaucoup d’énergie dans la vague et les grosses séries. Je n’ai pas les mots », a lancé Vahine Fierro, en larmes après sa victoire. Avant d’ajouter, interrogé par L’équipe : « Teahupoo, il faut l’apprivoiser lentement, la respecter, et l’apprivoiser aussi. A mes yeux, c’est la plus belle vague du monde. »
Invitée par les organisateurs, la surfeuse de l’équipe de France olympique a vécu une compétition mouvementée, avant de s’imposer en finale face à la Costaricaine Brisa Hennessy, numéro un mondiale. Elle a d’abord battu l’Australienne Molly Picklum (n°3), puis l’américano-brésilienne Tatiana Weston-Webb (n°7) dans une demi-finale où les deux jeunes femmes ont enchaîné les coups sûrs jusqu’à la dernière minute de la série.
« Cette vague m’a donné les plus belles leçons de ma vie »
Quinze minutes plus tard, la finale commençait. La Polynésienne, qui s’entraîne à Teahupoo depuis son adolescence, a pris le dessus sur Hennessy grâce à deux vagues notées 8,50 et 6,67 par les juges, contre deux notes de 7 et 5 pour son adversaire (10 est la note la plus élevée). . « Me retrouver face aux meilleurs surfeurs du monde et apprendre d’eux m’a vraiment motivé »observa la Française.
Les femmes ont longtemps été exclues de ce lieu où, « Si tu tombes, la puissance de la vague t’écrase (Et) nous devenons une marionnette »» selon les mots de la surfeuse tahitienne Kauli Vaast, interviewée en 2023. Considérant la vague trop dangereuse pour les surfeuses – sans avoir consulté les intéressées – les organisateurs de l’événement n’y ont pas organisé de compétition féminine de 2006 à 2021. « J’ai peur tous les jours à Teahupoo, mais il est important que nous soyons confrontés aux mêmes défis que les hommes »a observé la Française, interviewée en 2023. Et si mercredi, Vahine Fierro « attrapé les plus belles vagues de (son) vie « elle a aussi « a pris les plus gros repas (chutes) »a-t-elle souligné, interrogée par L’équipe.
A 24 ans, le champion du monde juniors (en 2017) devient le premier surfeur tahitien – femmes et hommes confondus – à s’imposer à domicile après les finales de Manoa Drollet (2008) et Kauli Vaast (2022). Seul Jérémy Florès – désormais son entraîneur – avait gagné avant elle sur ce spot, en 2015. Au-delà de sa victoire, celle qui est aussi réserviste de la police nationale envoie donc un signal très fort en vue des Jeux Olympiques, dont Le les événements auront lieu du 27 au 30 juillet.
Mais Vahine Fierro prétend que non » pas trop (pense) pour que « . « C’est Teahupoo qui fait les vagues. Et il suffit de savoir les surfer. Teahupoo vous choisit, ou pasmurmura le surfeur français. Jusqu’à aujourd’hui, cette vague m’a donné les plus belles leçons de ma vie. Il y a parfois des chutes où je reste quatre minutes sous l’eau et je finis en larmes. Et d’un autre côté, j’ai les plus belles vagues de ma vie sur ce spot. »