vague de protestations politiques sur la chaîne pénale et administrative
Plusieurs responsables politiques, de droite comme de gauche, ont mis en cause « la chaîne pénale et administrative » dans l’affaire du meurtre de Philippine, une étudiante tuée à Paris, jugeant que le suspect, visé par une OQTF comme l’a révélé Europe 1 mardi soir, n’aurait pas dû être libéré avant l’obtention du laissez-passer permettant son expulsion vers le Maroc.
« Il faut régler rapidement le problème des OQTF », estime François Hollande
« Quand on a quelqu’un en détention, qui est un individu qu’on peut considérer comme une menace pour la société française, on ne devrait pas être obligé de le libérer avant même d’être sûr qu’il pourra partir », a déclaré le chef de file des socialistes, Olivier Faure, sur BFMTV/RMC.
« Le laissez-passer consulaire que nous étions censés obtenir des autorités marocaines aurait déjà dû être récupéré avant même que nous le libérions ou le détenions, alors que les délais sont en réalité limités dans le temps », a-t-il déclaré.
L’affaire en bref
Trois jours après la découverte du corps de Philippine enterré dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect de 22 ans, déjà condamné pour viol et visé par une OQTF, a été interpellé mardi en Suisse. Selon une source proche du dossier, le suspect est sorti de détention le 20 juin et a été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) à Metz avant son expulsion.
Mais le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d’une obligation de pointage. Le 4 septembre, le Maroc avait « transmis l’autorisation d’expulsion » aux autorités françaises, selon cette source. La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, car il n’avait pas respecté son obligation de pointage, toujours selon cette source.
« C’est le problème des OQTF (mesures d’éloignement du territoire, NDLR), il faut que cela se fasse vite », a souligné François Hollande, qui a pointé du doigt sur franceinfo la « voie pénale et administrative ».
« Une des urgences à gérer », selon Gérard Larcher
Le ministre de l’Intérieur, le très conservateur Bruno Retailleau (LR), a appelé X à « développer notre arsenal juridique ».
Suite à l’arrestation de l’auteur présumé du meurtre de Philippine, je voudrais exprimer mon soutien et mes pensées les plus sincères à la famille de cette jeune fille.
Ce crime est abominable et on ne peut qu’être révolté par cette vie volée, bouleversé par la douleur de ses parents…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) 25 septembre 2024
« On ne peut pas se contenter de déplorer ou de s’indigner », a-t-il insisté. Sur France Inter, le président du Sénat Les Républicains, Gérard Larcher, a lui aussi mis en cause le fonctionnement de la justice pénale, estimant que « cela fait partie des urgences » à traiter.
« Toute la lumière doit être faite sur les conditions de sa libération. Pour la sécurité des Français, l’expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers est impérative », a jugé le député macroniste Charles Rodwell sur X.
Ce criminel n’avait aucune raison d’être libre.
Ce criminel n’avait rien à faire en France.
Toute la lumière doit être faite sur les conditions de sa libération.
Pour la sécurité des Français, l’expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers est impérative. https://t.co/GvlNv8j4ls
— Charles Rodwell (@charlesrodwell_) 24 septembre 2024
Pour la députée RN Edwige Diaz, « une première mesure doit être prise immédiatement : un étranger sous OQTF doit passer de la case ‘prison’ à la case ‘avion’, sans passer par la case ‘libération’ ».
europe1 Fr