Que vous souffriez régulièrement du virus de la grippe ou que vous soyez obligé de vous faire vacciner chaque année pour le prévenir, tout cela sera peut-être bientôt de l’histoire ancienne. Des scientifiques américains de l’Oregon Health & Science University (OHSU) travaillent actuellement sur une nouvelle formule très prometteuse, puisqu’il suffit d’une seule injection pour être protégé à vie contre le virus et ses variants, même les plus dangereux.
Une nouvelle approche pour une protection durable
L’étude complète des chercheurs explique, entre autres, qu’une nouvelle approche a été utilisée. Plutôt que de se concentrer, comme c’est souvent le cas, sur la surface du virus, qui évolue constamment, ce vaccin expérimental s’attaque à sa structure interne, beaucoup moins évolutive. Pour tester cette technique contre le H5N1, le virus de la grippe A qui serait la cause probable de la prochaine pandémie, les scientifiques ont vacciné des singes contre le virus de la grippe de 1918. Oui, celui-là même qui, de 1918 à 1919, a causé entre 20 et 100 millions de morts.
Six des onze singes injectés ont survécu à l’exposition au virus H5N1, tandis que tous les non vaccinés ont succombé à ce virus aviaire hautement virulent. Pour mettre au point ce vaccin, les scientifiques se sont inspirés du cheval de Troie : ils ont inséré de petits morceaux du virus de la grippe dans le virus de l’herpès commun (CMV), heureusement sans conséquences ni symptômes pour la plupart des humains. De cette façon, les cellules T du système immunitaire des receveurs apprennent à reconnaître et à combattre le virus de la grippe.
Un vaccin universel pourrait bientôt arriver
L’auteur principal de l’étude, Jonah Sacha, chef de la division de pathobiologie au Centre national de recherche sur les primates de l’Oregon de l’OHSU, a déclaré : « C’est passionnant parce que dans la plupart des cas, ce type de recherche scientifique fondamentale fait progresser la science de manière très progressive. Dans 20 ans, cela pourrait devenir quelque chose. Cela pourrait même devenir un vaccin dans cinq ans ou moins. »
Il ne reste plus qu’à attendre de voir si cette formule s’avère fiable au fil de ses essais cliniques, d’autant qu’elle pourrait fonctionner sur d’autres virus qui ont tendance à muter, comme celui du Covid-19. Cette nouvelle méthode, distincte des vaccins à ARNm produits pour contrer ce dernier (entre autres technologies), fait également l’objet de tests cliniques contre le virus du sida et se révèle déjà efficace pour cibler certaines cellules cancéreuses.
« Dans cinq à dix ans, il sera réaliste d’avoir un vaccin unique contre la grippeexplique Jonah Sacha. Il ne fait aucun doute que nous sommes à l’aube de la prochaine génération en ce qui concerne la manière dont nous lutterons contre les maladies infectieuses.
