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Vaccin contre la coqueluche : des recommandations élargies face à une « situation sanitaire exceptionnelle »

Dans l’arsenal pour lutter contre la coqueluche, la vaccination est notre principale « arme ». Et elle devrait être renforcée, a recommandé ce lundi 21 juillet la Haute autorité de santé (HAS), saisie en urgence par le ministère de la Santé fin juin. Cette maladie bactérienne hautement transmissible circule énormément depuis plusieurs semaines, atteignant des niveaux qui surprennent médecins et chercheurs. Douze nourrissons de moins de 2 mois en sont déjà morts depuis le début de l’année, avant d’avoir reçu leurs premières doses de vaccin.

La coqueluche provoque de nombreuses quintes de toux (d’où son surnom de « toux des cent jours ») et entraîne parfois de graves atteintes pulmonaires ou neurologiques, pouvant aller jusqu’au décès. La vaccination est obligatoire pour les nouveau-nés, à 2 et 4 mois, et recommandée chez l’adulte pour les femmes enceintes, leur entourage – c’est la stratégie du « cocooning » – et certaines personnes en contact fréquent avec les tout-petits.

Face à ce qu’elle qualifie de « situation sanitaire exceptionnelle », la HAS recommande d’aller plus loin en proposant une dose de vaccin à tous les proches, médecins, professionnels de santé, assistantes maternelles et baby-sitters exposés aux bébés, si leur précédente injection remonte à au moins cinq ans – et non dix ou vingt ans comme actuellement. « L’urgence est là, la recrudescence actuelle est inquiétante », justifie Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission technique des vaccinations (CTV) de l’instance scientifique.

Des vaccins « bien tolérés »

L’objectif ? Que ces adultes, mieux protégés, soient moins susceptibles de contaminer les nourrissons vulnérables. « Des études suggèrent que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à partir de cinq ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l’infection », indique la HAS. « La protection contre la coqueluche symptomatique, très forte pendant au moins deux ans et demi, ne semble pas rester suffisamment forte après cinq ans », précise Anne-Claude Crémieux. Après sept ans, on tomberait ainsi à « seulement » 37 % d’efficacité, selon une étude menée dans une école militaire.

Les deux vaccins disponibles, Boostrixtetra et Repevax, protègent contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite. « Ils sont bien tolérés, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont ceux habituellement observés, et les données montrent une bonne tolérance lors d’administrations répétées tous les cinq ans, voire moins », assure la HAS, qui a analysé à la fois la situation actuelle, les études scientifiques et les recommandations étrangères.

Cette recommandation prolongée est toutefois considérée comme une mesure « exceptionnelle » et n’a pas vocation, pour l’instant, à s’inscrire dans la durée. Le calendrier de vaccination pourra être revu, sachant que la coqueluche est une maladie « cyclique », avec des pics élevés tous les trois ou quatre ans.

Le « flop » de la vaccination des femmes enceintes

Reste que la vaccination des femmes enceintes, recommandée depuis deux ans en France, est « la meilleure protection possible pour les nourrissons », comme nous l’expliquions début juillet. Mais seule une minorité de futures mamans le savent et, surtout, l’acceptent, leur couverture vaccinale n’atteignant même pas 20 %. « C’est catastrophique », pointe Anne-Claude Crémieux, mettant l’accent sur cette mesure de santé publique qui pourrait faire l’objet de nouvelles campagnes d’information du gouvernement.

Si « la meilleure prévention reste la vaccination », insiste l’Assurance maladie, ce n’est pas le seul moyen de limiter les risques d’attraper ou de transmettre la coqueluche. Comme pour toute infection respiratoire, le port du masque est fortement recommandé à l’approche de personnes vulnérables, comme les bébés, mais aussi dans les espaces clos. Se laver régulièrement les mains et tousser dans son coude sont également des gestes barrières à respecter.

Cammile Bussière

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