Usurpation d'identité : « J'ai été assommé quand on m'a dit que j'étais inscrit à la Banque de France »
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Usurpation d’identité : « J’ai été assommé quand on m’a dit que j’étais inscrit à la Banque de France »

Usurpation d’identité : « J’ai été assommé quand on m’a dit que j’étais inscrit à la Banque de France »

l’essentiel
Un Toulousain s’est vu refuser un prêt immobilier en raison de son profil à la Banque de France. À son insu, un escroc lui avait volé son identité sur un site de vente en ligne un an plus tôt. Pour ce faire, l’escroc n’avait même pas besoin de ses coordonnées bancaires. L’histoire d’une arnaque qui peut arriver à tout le monde.

Il aura suffi d’un clin d’œil pour que le rêve de ce Toulousain s’effondre. Depuis plusieurs années, ce journaliste économise pour s’acheter l’appartement de ses rêves dans un charmant immeuble du quartier de La Vache.

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« J’ai voulu jouer la concurrence entre les banques pour obtenir les meilleures conditions de prêt possibles. Le 2 juillet, je me suis rendu dans une agence du centre-ville pour réaliser une simulation de prêt. Le conseiller a rentré les données dans le logiciel. Au bout de quelques secondes, il m’a dit que quelque chose n’allait pas. Comme un bug. Il a redémarré son ordinateur et m’a informé que la simulation était impossible car j’étais inscrit à la Banque de France. Je n’en croyais pas mes oreilles, j’étais KO. »

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Cette situation est d’autant plus dramatique pour cet homme de 35 ans qui a largement contribué à obtenir un taux de crédit et des mensualités très attractifs.

Arnaque orchestrée via
un site web vendant des ordinateurs portables

C’est le début d’une course contre la montre. Il a déjà signé le compromis de vente. Si le signalement à la Banque de France n’est pas levé avant le 29 août, il peut dire adieu à l’octroi de son prêt. Après enquête, il découvre que ses données personnelles ont été utilisées en août 2023 pour un achat sur Certideal, un site internet spécialisé dans la vente de téléphones portables reconditionnés.

Voici comment il a pu reconstituer les faits. « Il s’agissait d’un montant d’un peu plus de 954,90 € payable en trois fois via Cetelem. La transaction a été effectuée sous mon identité mais avec les coordonnées bancaires d’un tiers. C’est pourquoi je n’avais vu aucune trace de cet achat sur mes relevés bancaires. Évidemment, l’arnaqueur a récupéré le téléphone et n’a jamais remboursé le crédit. Je suis très en colère contre ma banque de ne pas m’avoir informé de mon profil. C’est la moindre des choses. Je m’interroge également sur la sécurité des transactions chez Cetelem. Comment une société de crédit peut-elle se laisser berner aussi facilement ? », s’indigne-t-il.

Un état civil complété suffit

En réalité, l’arnaqueur a profité d’une faille dans le cadre juridique des transactions en ligne. Pour valider un paiement en plusieurs fois sur internet, la société de crédit n’est pas tenue de vérifier l’identité de l’acheteur. L’arnaqueur n’a besoin que de récupérer l’état civil complet d’une personne (nom, prénom, date et lieu de naissance) pour perpétrer son forfait.

Convaincu de la bonne foi de la victime, Cetelem va alerter la Banque de France pour lever le signalement. L’administration bloquera toute tentative d’usurpation de son identité à l’aide d’un fichier dédié. « Il est vraiment crucial de protéger ses données personnelles. En cas de suspicion, il faut immédiatement déposer plainte. Si un prêt a été souscrit frauduleusement, il est recommandé d’en informer immédiatement l’établissement financier et de lui transmettre les justificatifs nécessaires », prévient la direction de l’établissement de crédit.

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