Usine KNS : la Nouvelle-Calédonie face à la dépendance au nickel
En Nouvelle-Calédonie, le licenciement de 1.200 salariés de l’usine Koniambo Nickel SAS (KNS) prendra effet le 31 août. Cette crise économique et sociale reflète les difficultés de l’industrie du nickel ces dernières années, un secteur qui occupe pourtant une place essentielle dans l’économie de l’archipel.
Aussi appelée « la fabrique du Nord », KNS incarnait également un projet politique destiné à rééquilibrer le territoire calédonien, organisé entre le Nord indépendantiste et le Sud loyaliste.
Un secteur victime de la concurrence
En plus de dix ans d’activité, le site de KNS n’a jamais été rentable et a donc accumulé 14 milliards d’euros de dette. Si cela s’explique par des choix techniques, le coût élevé de l’énergie en Nouvelle-Calédonie en est également responsable.Le coût de l’énergie en Nouvelle-Calédonie est trop élevé. Et forcément, avec la concurrence des pays à bas coût comme l’Indonésie, cela devient trop compliqué pour l’industrie calédonienne et d’autres pays comme l’Australie, où des usines centrales ont également fermé.« , expliquer Samuel Gorohouna.
La fin d’une dynamique régionale
La Nouvelle-Calédonie étant fortement dépendante du nickel, la fermeture du site de KNS pose la question de l’avenir économique de l’archipel. Samuel Gorohouna« le nickel (représentant) 93% des exportations calédoniennes, on voit bien que l’après-nickel n’est pas forcément totalement préparé, même si on en parle depuis de nombreuses années« . Par ailleurs, au-delà d’être une industrie vitale pour l’archipel, le nickel est également au cœur de l’économie de la région de Voh. Selon Yann Bencivengo« Avec l’apparition de l’usine, la région vaudoise se transforme. (…) L’usine est un projet politique, lié à la volonté d’indépendance économique de cette province du Nord contrôlée par les indépendantistes« .