Usbek & Rica – Vacances du futur : à quoi ressemblera le tourisme à La Réunion en 2100 ?
Aujourd’hui, c’est plutôt son relief exceptionnel et les nombreuses randonnées proposées qui séduisent. En effet, au cours du siècle dernier, l’urbanisation de l’île s’est progressivement déplacée vers les hauteurs où l’air est plus frais. Le dépassement du seuil de +31°C a rendu la vie sur le littoral difficilement supportable en extérieur une grande partie de l’année (notamment de décembre à mars, au cœur de la saison des pluies où l’humidité renforce la sensation de chaleur). A cela s’est ajouté un recul du trait de côte dû à l’érosion et à l’élévation d’1 mètre du niveau de la mer. Les nouveaux bâtiments résidentiels et touristiques ont été conçus dans le respect des nouvelles normes anticycloniques.
Après 2050, en raison du renforcement des cyclones les plus extrêmes du fait de nos fortes émissions de gaz à effet de serre, des vents dépassant les 300 km/h sont devenus possibles et les dégâts causés aux structures anciennes irréversibles. L’apparition de cyclones d’une telle violence ainsi que l’intensification des épisodes de sécheresse ont également compliqué la culture de la canne à sucre, première production de l’île. Les cultures de bananes, de mangues et de litchis sont également très exposées. Il est désormais courant de devoir attendre plusieurs mois supplémentaires par rapport au début du siècle pour consommer ces fruits à La Réunion.
Humilité géologique
En revanche, s’il y a une chose qui n’est pas prête de bouger sur l’île, ce sont les volcans (dont les fameux Piton de la Fournaise et Piton des Neiges). Ils sont toujours très actifs mais le réchauffement climatique n’a aucune influence sur leur cycle. Le temps géologique, pour lequel les siècles sont comme des minutes, invite à une forme d’humilité.
C’est aussi une nouvelle blessure narcissique pour l’homme que l’arrêt définitif en 2070 de la Diagonale des fous, une course d’Ultra-trail de 170km avec 10km de dénivelé positif entre Saint-Denis et Saint-Pierre. Le changement climatique avait en effet rendu la course trop dangereuse pour l’organisme humain, même bien préparé, et les décès augmentaient chaque année. Seuls quelques irréductibles continuent de tenter l’aventure de manière officieuse en échappant à la vigilance des autorités.