Markus Pieper devait prendre ses fonctions mardi 16 avril. Mais lundi soir, l’eurodéputée allemande CDU qu’Ursula von der Leyen avait choisie pour être « représentant de l’Union européenne (UE) pour les PME », malgré les nombreuses critiques que ce choix avait suscitées, a finalement abandonné. Pour le président de la Commission, qui fait campagne pour être reconduit dans ses fonctions après les élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, c’est un camouflet.
L’affaire a commencé le 31 janvier, lorsque l’ancienne ministre d’Angela Merkel, elle-même issue de la CDU, a annoncé la nomination de Markus Pieper, bien que le moins bien noté des trois candidats à ce poste nouvellement créé et rémunéré près de 20 000 euros par mois. Dès lors, Ursula von der Leyen est soupçonnée d’avoir fait un cadeau au Parti populaire européen (PPE), qui rassemble la droite européenne, quelques semaines avant d’en faire, le 7 mars, sa candidate à la présidence de la Communauté. exécutif.
En pleine campagne pour les élections européennes, ses adversaires politiques, de gauche, du centre et d’extrême droite, se sont immédiatement emparés du sujet pour s’en prendre au président de la Commission et au PPE, principal groupe politique aux élections européennes. Parlement.
Une manière de gouverner très verticale
Dans l’équipe d’Ursula von der Leyen, quatre commissaires – un libéral, le Français Thierry Breton (en charge du marché intérieur), ainsi que trois socialistes, l’Espagnol Josep Borrell (haut représentant aux affaires étrangères), le Luxembourgeois Nicolas Schmit (commissaire pour l’Emploi et les Droits sociaux) et l’Italien Paolo Gentiloni (commissaire à l’Économie) – lui ont adressé une lettre le 27 mars, exprimant son inquiétude concernant «l’impartialité du processus de sélection» qui a accompagné la nomination de Markus Pieper.
Qu’importe, le président de la Commission, qui a une manière de gouverner très verticale, ne prend pas la peine d’y répondre et Markus Pieper signe son contrat le dimanche de Pâques (31 mars). Le 10 avril, lors de la dernière réunion du collège, elle fait fi de la polémique et invite ses troupes à ne pas se disperser alors que la guerre fait rage aux portes de l’Europe.
Au Parlement européen, le 11 avril, les députés ont adopté massivement (382 voix pour, 144 contre et 80 abstentions) un amendement (non contraignant). qui réclame l’annulation de la nomination de Markus Pieper, malgré l’opposition massive du PPE dans l’hémicycle (à l’exception de plusieurs Français de LR). Là encore, Ursula von der Leyen persiste dans son choix.
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