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Ursula von der Leyen remporte un second mandat à la tête de la Commission européenne

Le président sortant a obtenu jeudi le feu vert des députés européens. Le soutien des écologistes a été déterminant.

Correspondant à Bruxelles

Depuis plusieurs mois, on lui prédisait un scrutin difficile. Finalement, Ursula von der Leyen, 65 ans, a été confortablement réélue jeudi pour un deuxième mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne. Elle avait besoin du soutien de 360 ​​élus pour passer le cap du Parlement de Strasbourg, qui en compte 720. Elle a obtenu 401 voix, 284 contre, 15 abstentions et 7 votes nuls. C’est bien mieux qu’en 2019, où elle était passée tout près, avec seulement neuf voix d’avance. « Encore cinq ans »elle a réagi sur X en se disant « reconnaissant de la confiance de tous les députés européens qui ont voté » pour elle.

A l’annonce des résultats, la présidente de la Commission a semblé quelque peu surprise, avant de se reprendre rapidement. Si sa victoire est nette, son score n’est peut-être pas aussi élevé qu’elle l’avait anticipé. Malgré la montée de la droite nationaliste et le retour probable de Donald Trump à la Maison Blanche, on a assisté à des défections importantes dans les partis qui forment la coalition centriste, à savoir le PPE, les sociaux-démocrates et les libéraux de Renew. C’est la conséquence des contorsions et des erreurs de la présidente sortante. Elle a été punie pour son soutien excessif à Israël (les libéraux irlandais), pour son intransigeance sur le Green Deal signant la fin des moteurs à combustion en 2035 (les libéraux allemands), pour sa prétendue proximité avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, avec qui elle a traité pendant de longs mois, scellant notamment un accord bancal avec la Tunisie (les Italiens du Parti démocrate).

Les républicains ont également fait défaut. « Le Parlement européen a voté aujourd’hui le renouvellement du mandat d’Ursula von der Leyen. Comme nous l’avions annoncé pendant la campagne, nous nous y sommes opposés.« , a indiqué le chef de file des LR à Strasbourg, François-Xavier Bellamy. Même chose pour les Frères d’Italie. « Voter pour von der Leyen aurait été contraire à certains de nos principes »a déclaré l’eurodéputé Nicola Procaccini, soulignant le soutien de la présidente sortante aux Verts avec lesquels elle aurait dîné mardi soir, leur donnant toutes les assurances qu’ils souhaitaient, à commencer par la protection du « Green Deal ».

Les Verts au centre du jeu

En fait, la présidente sortante doit son élection aux écologistes qui l’ont massivement soutenue, avec 45 élus favorables à sa reconduction dans un groupe qui en compte 53. Ces quarante voix, issues d’une famille politique défaite aux élections européennes, ont fait la différence. Elles replacent les Verts au centre du jeu dans une chambre largement défavorable à la législation climatique telle qu’elle était calibrée sous la précédente législature. Si le Green Deal n’explique pas tout, l’ampleur des votes contre VDL (284 voix soit près de 40%) donne la mesure du rejet.

Non seulement il n’y aura pas de remise en question, mais une nouvelle étape sera ajoutée. « Nous inscrirons notre objectif de réduction des émissions de 90 % d’ici 2040 dans notre loi européenne sur le climat »« VDL » a néanmoins promis une mise en œuvre « pragmatique, respectueux de la neutralité technologique et faisant preuve d’innovation » . La clé est un « Pacte pour une industrie propre »qu’elle promet de présenter durant ses cent premiers jours, soit au plus tard à la mi-mars 2025. Il s’agissait d’une demande de sa famille politique notamment. « Le monde est engagé dans une course pour déterminer qui sera le premier à atteindre la neutralité climatique et le premier à développer les technologies qui façonneront l’économie mondiale pour les décennies à venir. » à venir »,elle justifiait. À ses yeux, « L’Europe ne peut pas se permettre de prendre du retard et de perdre son avantage compétitif dans cette course ».

L’Europe ne peut pas contrôler les dictateurs et les démagogues du monde, mais elle peut choisir de protéger sa propre démocratie.

Ursula von der Leyen

En réalité, pour obtenir des soutiens et sécuriser au maximum son élection, « VDL » a fait  » en même temps « Elle a donc proposé la création d’un poste de commissaire au logement, un angle mort de la politique européenne dans lequel la gauche veut voir la Commission investir. « Les prix et les loyers montent en flèche… Les gens ont du mal à trouver un logement abordable »« VDL » a souligné, suscitant beaucoup d’espoirs auxquels il faudra répondre. Pour la gauche aussi, un poste de commissaire à l’égalité chargé notamment de la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie LGBTQI est également créé. Afin de gagner les bonnes grâces de Giorgia Meloni et des dirigeants du sud de l’UE – dont le Grec Kyriakos Mitsotakis – il est également proposé de tripler le nombre d’agents des garde-frontières et des garde-côtes européens à 30 000 et de créer, en outre, un poste de commissaire chargé de la Méditerranée. « Nous devons adopter une approche commune en matière de retours, afin de les rendre plus efficaces et plus dignes. Nous devons également développer nos partenariats mondiaux, en particulier dans notre voisinage sud. La région méditerranéenne doit être notre priorité. »elle a expliqué.

Bouclier de la démocratie

Plus largement, « VDL » a suggéré jeudi aux Européens de prendre leur destin en main dans un monde de plus en plus périlleux. « L’Europe ne peut pas contrôler les dictateurs et les démagogues du monde, mais elle peut choisir de protéger sa propre démocratie. L’Europe ne peut pas déterminer les élections dans le monde, mais elle peut choisir d’investir dans la sécurité et la défense de son propre continent. » « Elle a énuméré, tout en promettant une fois de plus à l’Ukraine le soutien durable de l’UE. On parle d’une Union de défense qui impliquerait notamment le lancement de nouveaux projets communs, à commencer par un bouclier aérien européen. Alors que la démocratie européenne est de plus en plus déstabilisée et que le risque vient aussi de l’intérieur de l’UE, une « Bouclier européen de la démocratie »serait également lancé. « L’Union a besoin de sa propre structure dédiée à la lutte contre la manipulation de l’information et l’ingérence étrangère »a prévenu le candidat.

Pour preuve que le sujet préoccupe, la présidente a été particulièrement applaudie lorsqu’elle est revenue, sans le nommer, sur les récentes activités diplomatiques du Hongrois Viktor Orban : « La Russie parie que l’Europe et l’Occident vont s’adoucir. Et certains en Europe jouent le jeu. Il y a deux semaines, un Premier ministre de l’UE s’est rendu à Moscou. Cette mission, qui se présentait comme une mission de paix, n’était rien d’autre qu’une mission d’apaisement. »

Cammile Bussière

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