Ursula Von der Leyen prête à s’allier à l’extrême droite pour un nouveau mandat
Lors d’un débat avec des représentants de sept partis européens, Ursula Von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission européenne, candidate à un second mandat, a ouvert la porte à une éventuelle alliance avec un groupe d’extrême droite au Parlement européen.
Interrogée sur la possibilité de travailler avec le groupe ECR (nationalistes conservateurs), qui compte dans ses rangs Reconquête du Français Eric Zemmour et du parti espagnol Vox, elle a estimé que « cela dépendrait de la composition du Parlement et de qui est dans quel groupe ». .
L’extrême droite allemande, « mandataire de Poutine »
La responsable allemande de 65 ans a été la cible de critiques, notamment de la part du député européen danois Anders Vistisen, membre du groupe d’extrême droite ID, qui a déclaré que sa présidence de la Commission avait été « un désastre ». .
Issue du Parti populaire européen (PPE, droite), principale famille politique du Parlement, Ursula von der Leyen a rappelé que les deux têtes de liste de l’AfD (extrême droite allemande, membre d’ID) pour les élections européennes étaient « sous enquête ». , soupçonné d’être à la solde de (le président russe Vladimir) Poutine, elle a appelé cette formation politique à « faire le ménage avant d’émettre des critiques ».
Lors de ce débat qui s’est déroulé à Maastricht (Pays-Bas) pendant plus d’une heure et demie, elle a dénoncé « les mandataires de Poutine qui tentent de détruire l’Union européenne de l’intérieur, par la désinformation et la polarisation », accusant le représentant d’ID d’« être un exemple ».
Dispositions politiques
Ursula Von der Leyen a exclu toute coopération avec le groupe politique ID où siègent jusqu’à présent les députés français du Rassemblement national. Mais elle a indiqué qu’elle serait ouverte à un accord avec le groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR), résolument eurosceptique et bénéficiant du soutien de la Première ministre italienne Georgia Meloni (Fratelli d’Italia) et du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Une réponse qui a « stupéfié » le Luxembourgeois Nicolas Schmit, l’actuel commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, désigné « spitzenkandidat » (candidat à la présidence de la Commission) par le Parti socialiste européen (PSE). « Nous ne pouvons pas diviser les valeurs et les droits sur la base d’arrangements politiques. »
La collaboration avec l’ECR « dépend beaucoup de la composition du Parlement et de qui fait partie de quel groupe », a toutefois modéré Ursula von der Leyen, affirmant que les partis qui rejoignent sa coalition doivent être « pro-OTAN, pro-UE, pro-UE ». L’Ukraine et l’État de droit.
Un rapprochement entre le ECR et le Parti populaire européen marquerait un virage vers la droite dans l’élaboration des politiques européennes et briserait la coalition avec les socialistes qui gouverne traditionnellement les institutions européennes.
Désignation après les élections
La responsable allemande, qui dispose depuis vendredi d’un site Internet dédié à sa campagne, « Ursula 2024 », est arrivée à la tête de l’exécutif européen en 2019 comme le farceur du couple franco-allemand.
Elle a su s’affirmer lors d’un mandat secoué par une série de crises, du Covid à la guerre en Ukraine. Même si sa reconduction à la présidence de la Commission est une possibilité, elle n’est pas certaine. L’ancien chef du gouvernement italien Mario Draghi fait partie de ceux dont le nom est régulièrement évoqué comme potentiellement lui succéder.
Les dirigeants des 27 pays de l’UE devront se mettre d’accord sur un candidat à la présidence de la Commission lors d’un sommet au cours duquel se disputeront les autres « hauts postes », les postes à la tête des principales institutions européennes.