L’altercation a éclaté entre un député de l’AKP et un député de l’opposition Ahmet Sik, alors que ce dernier critiquait le gouvernement.
Au moins deux députés ont été blessés dans une violente bagarre qui a éclaté vendredi au parlement turc lors d’une séance consacrée à un député de l’opposition emprisonné, ont rapporté les médias turcs. La bagarre a éclaté lorsqu’un député du parti islamiste conservateur au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), Alpay Ozalan, a frappé le député de l’opposition Ahmet Sik après que ce dernier a critiqué le gouvernement au sujet du député emprisonné, Can Atalay.
D’autres députés sont alors intervenus, déclenchant une violente bagarre entre des dizaines de parlementaires pendant près d’une demi-heure. Au moins deux députés de l’opposition ont été légèrement blessés, ayant été touchés aux yeux. Du sang a giclé sur le sol, selon des images diffusées par les médias turcs. La session parlementaire, au cours de laquelle devait être examinée la décision de la Cour constitutionnelle sur la restitution du mandat de Can Atalay, a été suspendue.
Tombé en janvier
Elu en mai 2023 depuis sa cellule de prison, Can Atalay a été déchu de son mandat parlementaire en janvier. L’avocat, élu sous la bannière du Parti des travailleurs de Turquie (TIP, gauche), a été condamné en avril 2022 à 18 ans de prison, accusé d’avoir cherché, avec le philanthrope Osman Kavala – condamné à la prison à vie – à renverser le gouvernement en 2013 à travers une vague de protestations sans précédent.
Le député de la province méridionale de Hatay, qui rejette les accusations, est depuis plusieurs mois au cœur d’une bataille judiciaire entre deux des plus hautes juridictions turques. La Cour constitutionnelle a ordonné à deux reprises la libération de l’élu de 47 ans, arguant que son droit à la liberté d’expression était bafoué. « liberté » et à la « sécurité personnelle »ainsi que celui d’être « être élu et mener des activités politiques »avait été « violé »Les avis de la Cour constitutionnelle, rendus en octobre dernier, ont été contestés par la Cour de cassation. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est alors rangé du côté de cette dernière en accusant la Cour constitutionnelle « accumuler des erreurs ».