Le véhicule blindé : un marché de niche
Des DS7 blindées, vous les avez déjà vues à la télévision ou peut-être entourées de motards dans un convoi aux « bleus » allumés, toutes sirènes hurlantes.. Le président de la République Emmanuel Macron a le sien spécifiquement aménagé et allongé de 20 cm, tout comme Gabriel Attal, le Premier ministre, mais avec un corps standard. Le point commun entre les deux est l’entreprise qui les fabrique : Welp Group. Cette entreprise allemande est spécialiste du blindage des véhicules civils et compte, entre autres clients, BMW et Audi.
A cette liste, il faut désormais ajouter DS, qui a décidé d’ajouter à son catalogue la DS7 Vauban qui rend hommage, tant par son nom que par sa fonction, aux célèbres forteresses militaires créées par l’architecte de génie qui a travaillé dans la seconde moitié du XVIIe siècle et dont de nombreuses créations sont encore debout. Destinée aux fonctionnaires comme les ambassades mais aussi aux chefs d’entreprise et autres VIP, cette DS7, bien plus particulière qu’il n’y paraît (la discrétion est aussi la protection) s’inscrit dans un marché de niche avec des ventes estimées entre 50 et 100 exemplaires par an en France.
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Pas la même DS7 qu’Emmanuel Macron
A première vue, rien ne distingue une DS7 classique de ce Vauban. Mais si l’engin est sérieusement blindé, il n’a pas le même niveau de protection que la voiture du président de la République dont les secrets de conception, comme vous pouvez l’imaginer, sont bien gardés.. Comparer le poids entre les deux donne aussi une idée des différences. Quand les modèles blindés de l’exécutif de la République française dépassent facilement les quatre tonnes et nécessitent un permis poids lourd et surtout beaucoup de vigilance pour être conduits, La DS7 Vauban pèse, selon son concepteur, seulement 164 kg de plus que la DS7 standard. Cela signifie que son niveau de sécurité est inférieur.
Cette dernière est également mesurée selon une norme (balistique) très sérieuse appelée VPAM. Cette dernière, graduée jusqu’à 10, indique le niveau de résistance des matériaux utilisés face à différentes munitions. Sur cette échelle, DS Vauban est au niveau 4, ou une résistance garantie aux armes de poing comme un 357 Magnum, mais pas assez pour résister à une arme de guerre comme la triste Kalachnikov qui, malheureusement, fait fréquemment l’actualité. Attention, le niveau de blindage des véhicules militaires répond à une norme spécifique (STANAG 1).
DS7 Vauban : les secrets de la forteresse roulante
Si le niveau 4 du DS7 Vauban ne garantit pas un niveau de protection au meilleur niveau, ce SUV blindé présente néanmoins de nombreux atouts. Premièrement, son prix est abordable… pour ce type de véhicule. Comptez, hors taxes et hors options, 165 000 € hors taxes. De plus, le faible excès de poids évite d’avoir besoin d’autre chose qu’un permis de conduire classique pour prendre le volant. Mais comment expliquer une si légère prise de poids ? La réponse réside dans les matériaux utilisés. La résistance aux armes de guerre (VPAM niveau 6 minimum) nécessite l’utilisation d’acier blindé, un matériau très lourd. Il est donc utilisé avec parcimonie pour la DS7 Vauban. Seuls les renforts structurels (portes, baie de pare-brise) les utilisent ainsi que la vitre de custode, afin de protéger le « client » souvent installé derrière son conducteur sur la banquette.
A ce sujet, toujours pour prendre un peu de poids La DS7 Vauban condamne la place centrale arrière et est donc homologuée pour quatre places. Talon d’Achille d’une voiture en cas d’attentat, les vitres sont évidemment revues en conséquence. Ainsi le pare-brise ainsi que les vitres latérales sont en verre blindé d’une épaisseur qui va de 4 à 22 mm. De quoi résister aux tirs mais aussi aux coups de marteau, une technique utilisée par les malfaiteurs pour des détournements de voitures ou des vols de biens personnels dans les embouteillages. Sachez qu’il il y a aussi une cloison/protection entre le coffre et la banquette arrière et cette dernière est vitrée dans sa partie haute pour laisser passer la lumière. Il faut dire que teintées, les vitres latérales sont également fixes, sauf bien sûr pour des raisons pratiques celle du conducteur.
Mais le principal secret de cette DS7 Vauban réside dans l’utilisation d’un matériau très résistant et bien plus léger que l’acier blindé. Ce dernier, appelé HPPE et donnant la sensation d’être une fibre plastique au toucher, est plus rigide que l’aramide (Kevlar) utilisé pour protéger le toit de la voiture. Les grands panneaux cachés sous la carrosserie (portes, cloison intérieure) protègent donc les occupants.
DS7 Vauban : des options étonnantes
Confidentiel, le marché des véhicules blindés s’adresse à une clientèle habituée au sur-mesure. Ainsi, il est possible de meubler votre véhicule avec des tissus/broderies spécifiques et également de l’équiper d’équipements de sécurité supplémentaires. Si des porte-drapeaux et autres éclairages d’avertissement (base de pare-brise, calandre, etc.) sont bien sûr proposés, tout comme la sirène « à pimpon » pour voyager en convoi officiel, il existe un dispositif pour communiquer avec l’extérieur… sans sortir la voiture. Bref, un système de double micro-haut-parleurs permet de converser tout en restant en sécurité à bord.
On peut le noter mais il existe sans doute d’autres équipements encore plus secrets, un dispositif permettant, grâce à une bouteille d’air placée dans le coffre, de mettre sous pression l’habitacle en cas d’air vicié extérieur. A cette liste non exhaustive puisque nous parlons, nous vous l’annoncions en préambule du sur-mesure, sachez qu’il y aura aussi des pneus « runflat » pour éviter de tomber à plat mais étonnamment absents sur le prototype que nous avons pu découvrir…
Acheter une DS7 Vauban : ce qu’il faut savoir
Rien ne vous empêche d’acheter cette DS7 blindée. L’engin sera même pilotable sur le réseau comme n’importe quel autre modèle de la gamme. Mais, pardonnez-nous l’expression, blindé il faudra l’être car on parle d’un SUV à 165 000 € hors taxes et hors options, ce qui en fait, en attendant le remplacement de la Bugatti Chiron qui devrait prochainement être dévoilé, la voiture française la plus chère du moment. Sachez par ailleurs que cette DS7 séparée doit être entretenue dans une concession agréée (toutes ne le seront pas) et que l’intervalle d’entretien est « strict » et correspond à celui des taxis, soit tous les 12 500 km.
