Une valve pulmonaire à base de collagène humain offre un nouvel espoir pour le traitement des maladies cardiaques infantiles
La découverte des scientifiques pourrait permettre d’éviter toutes les complications associées aux méthodes chirurgicales actuelles, notamment celles pratiquées sur les bébés atteints de tétralogie de Fallot.
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Des chercheurs de l’Inserm de Bordeaux ont mis au point une valve pulmonaire à base de collagène humain, qui pourrait prévenir les complications lors du traitement des maladies cardiaques chez l’enfant. Le procédé a été testé sur des animaux et donne pour l’instant de bons résultats, selon une étude publiée dans la revue Médecine translationnelle scientifique.
Certains bébés souffrent en effet d’une malformation cardiaque à la naissance, appelée tétralogie de Fallot. Cette pathologie touche un nouveau-né sur 4 000. Le sang circule mal entre le cœur et les poumons, et le bébé n’a pas assez d’oxygène dans le sang. L’opération consiste donc à élargir le passage pulmonaire et à reconstruire la valve. Jusqu’à présent, les médecins ont recours à des tissus animaux traités chimiquement ou à des membranes synthétiques en Téflon.
Mais ces deux techniques « présentent des inconvénients majeurs »explique l’Inserm. « Il y a tout d’abord une réaction du système immunitaire qui cherche à rejeter ces corps étrangers. Accompagné d’une réaction inflammatoire chronique, ce phénomène peut également entraîner d’autres complications comme la thrombose et la calcification. »expliquent les chercheurs. Un autre problème,« Les valves fabriquées à partir de ces matériaux sont propices au développement d’infections bactériennes ». De plus, « Elles ne sont pas conçues pour s’adapter à la croissance du patient et aux changements de morphologie au fil du temps : cela signifie qu’à mesure que le patient vieillit, d’autres opérations seront nécessaires pour remplacer la valve initiale. ».
Des chercheurs de l’Inserm ont donc trouvé une solution en fabriquant une valve pulmonaire à base de feuillets de collagène humain, une protéine naturellement présente dans l’organisme pour soutenir les tissus et les organes et qui présente l’énorme avantage de ne pas provoquer de rejet, le collagène étant présent chez tous les humains.
« Comme le collagène ne varie pas d’une personne à l’autre, ces feuilles entièrement biologiques et chimiquement non dénaturées ne sont pas considérées par l’organisme comme des corps étrangers à rejeter. »
La valve a été testée avec succès sur un cœur bio-artificiel « qui permet de reproduire le fonctionnement du cœur humain et de contrôler les battements du cœur à l’aide de muscles pneumatiques », rapporte l’Inserm. Il a ensuite été testé sur un mouton. Les scientifiques ont « ont implanté la valve pendant sept jours dans un modèle animal (mouton), en effectuant les mêmes procédures chirurgicales et en utilisant les mêmes outils que ceux utilisés lors de ce type d’opération chez l’homme »précise l’institut de recherche qui poursuivra les tests avant de tester sa découverte sur l’homme.
« Pour l’équipe, la prochaine étape est d’implanter la valve sur des périodes plus longues (16 semaines, puis un an) dans des modèles animaux, pour s’assurer qu’elle soit fonctionnelle à long terme et qu’elle accompagne la croissance de l’animal dans le temps. À plus long terme encore, si les résultats sont concluants, des essais cliniques pourraient être envisagés. »