Une technologie verte conçue au Québec pour conquérir le monde

Une entreprise d’ici reçoit 24 millions de dollars de Fondaction et de la Banque de développement du Canada (BDC) pour commercialiser sa plateforme visant à réduire l’empreinte carbone des chaînes d’approvisionnement.
« Depuis 2017, nous avons fait le pari que la traçabilité deviendrait obligatoire pour mesurer l’empreinte carbone. Il est maintenant temps d’appuyer fort sur l’accélérateur », déclare Louis Roy, PDG d’OPTEL.
Le défi était ambitieux pour l’entreprise créée il y a 30 ans. Nous avons dû investir beaucoup en fonds propres, faire trois acquisitions et travailler dur.
Données de bout en bout
Au final, OPTEL a réussi à développer un outil unique : une plate-forme qui capture les données tout au long de la chaîne d’approvisionnement d’un produit – du champ, de la mine ou de l’usine à l’autre bout du monde.
Le but? « Nous essayons de ramener les chaînes d’approvisionnement dans les limites de la Terre », répond le dirigeant.
Alors que la nécessité d’éliminer nos émissions de carbone et de consommer moins de ressources devient de plus en plus pressante, les entreprises ne peuvent pas simplement agir sur leurs propres opérations.
Ils doivent également prendre en compte l’empreinte environnementale de leurs fournisseurs, ce que l’on appelle les émissions de « scope 3 ».
Cependant, dans l’économie fragmentée et mondialisée d’aujourd’hui, la tâche peut être très difficile.
OPTEL veut résoudre ce défi en offrant une visibilité précise sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Propulsé par des lois plus strictes
« Nous essayons depuis plusieurs années de convaincre les grandes entreprises », explique l’entrepreneur. Maintenant qu’il y a des réglementations, tout le monde se réveille. »
M. Roy décide de s’installer en Europe pour un an avec sa famille. C’est là que les évolutions réglementaires sont les plus rapides.
Pour éviter la déforestation, tous les produits entrant dans l’Union européenne qui contiennent de l’huile de palme, du cacao, du café, du caoutchouc ou encore du soja devront bientôt justifier de l’origine précise du produit.
Si les gouvernements ici sont encore « un peu timides », le mouvement mondial est bien engagé, estime le grand patron d’OPTEL.
Les entreprises canadiennes devront emboîter le pas, ne serait-ce que pour vendre en Europe ou pour se conformer aux futures réglementations canadiennes et américaines. Il se déplace également au sud de la frontière.
Fondaction CSN et la Banque de développement du Canada semblent être d’accord avec ce constat.
Le premier vient d’investir 13 millions de dollars en fonds propres. Le second, 11 millions de dollars en prêts.
Pour OPTEL, le développement de leur marché est une aubaine : des millions d’entreprises vont devoir utiliser une technologie comme la leur.
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