Alors que la loi de finances prévoyant le budget 2025 est actuellement à l’étude au Parlement, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a confirmé, ce mercredi 23 octobre, qu’une taxe sur les sodas était envisagée « très sérieusement ».
Une nouvelle voie budgétaire. Invitée de Sud Radio ce mercredi 23 octobre, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a confirmé la possibilité d’une taxe sur les sodas dont les recettes pourraient aller à l’agriculture.
Budget 2025 : « La taxe sur les sodas est envisagée très sérieusement » indique @AnnieGenevard pic.twitter.com/CmbGRwVI4z
– SudRadio (@SudRadio) 23 octobre 2024
« Tout ce qui améliore l’aide aux agriculteurs, je l’accepte. Maintenant, il faut veiller à ne pas stigmatiser systématiquement le sucre et le gras. Je vous rappelle que ce sont des secteurs encore importants en France, on verra le détail des choses, mais la taxation des sodas semble être une hypothèse faite au niveau budgétaire », a-t-elle détaillé.
D’autres pistes sont également envisagées, comme limiter les publicités audiovisuelles pour certaines boissons sucrées. Néanmoins, « la taxe sur les sodas est envisagée très sérieusement au niveau gouvernemental », a confirmé le ministre, qui a rappelé que « c’est au Parlement de trancher » sur la question.
Hostilité affichée à l’accord avec le Mercosur
Le ministre a également longuement évoqué les tensions autour du projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie), qui doit être discuté au G20 en novembre prochain.
Face à l’arrivée de cet accord souhaité par l’Union européenne, l’alliance syndicale majoritaire agricole FNSEA/Jeunes Agriculteurs a appelé à « une reprise des actions à partir du 15 novembre ».
« Nous sommes opposés à ce projet d’accord et constamment », a rappelé Annie Genevard, estimant qu’il aurait pour conséquence de « déstabiliser des secteurs entiers en important des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les nôtres », ce qui est incompatible avec la garantie de la souveraineté alimentaire du pays, selon le ministre.
«Je pense que les conditions d’un accord avec le Mercosur ne sont pas réunies, elles ne sont pas réunies. Cela n’est ni commercialement équitable, ni conforme aux engagements environnementaux et climatiques de la France. Pour ces deux raisons, je suis absolument hostile à ce projet », a-t-elle conclu.
Espérant apaiser la colère des agriculteurs, le ministre a ajouté que des annonces seraient faites dans les prochaines heures, notamment sur la simplification de leur métier et l’encadrement des contrôles.