Le manque de dentistes est criant dans les Deux-Sèvres. « Il y a à ce jour 132 dentistes, hors spécialistes, actifs dans le département », indique Jean Desmaison, le président du syndicat des chirurgiens-dentistes des Deux-Sèvres. « Il nous en manque une soixantaine pour être en ligne avec la moyenne nationale. »
Résultat : de nombreux résidents ne peuvent pas faire contrôler régulièrement leurs dents ni les soigner si nécessaire. Avec cette conséquence derrière le manque de prévention et de soins pris à temps : le risque qu’un problème dentaire dégénère en générant des souffrances voire des infections.
Il y a déjà une solution dimanche matin avec trois dentistes du département, « un au nord et deux au sud » qui se relaient de garde de 9h à 13h après avoir appelé le 15.
Le problème est que le mal de dents n’empêche pas. « En semaine, on voit souvent des gens souffrir. Nous leur donnons des analgésiques mais malheureusement ils peuvent en prendre plus que la dose. Un médecin généraliste peut également délivrer une prescription en cas d’abcès. raconte Jean-Luc Bussault, le président de la chambre syndicale des pharmaciens. Mais là aussi, tout le monde n’a pas la possibilité d’avoir un médecin généraliste ou un rendez-vous rapide pour ceux qui en ont un.
« Nous nous mettons à la place du patient. Nous cherchions une solution. » C’est un projet qui va bientôt se concrétiser. Elle est née au sein de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) Sud-Deux-Sèvres. « Nous avions déjà créé il y a environ trois ans un protocole pour les cystites qui permettait aux pharmaciens de prescrire des antibiotiques. C’était local mais très vite ce protocole est devenu national. » rappelle Fabienne Ranchère, co-vice-présidente de la CPTS Deux-Sèvres.
De même, un nouveau protocole « douleur dentaire » a été conçu qui permet désormais aux pharmaciens et infirmiers d’apporter une réponse en cas de mal de dents. « C’est une expérience qui n’existe que sur cinq ou six territoires en France », souligne Jean-Luc Bussault, pharmacien à Melle, trésorier de cette CPTS.
Concrètement, un questionnaire a été conçu et développé à l’aide du logiciel Citana. Les infirmières ou les pharmaciens n’examineront pas la bouche du patient mais poseront des questions spécifiques énumérées dans la liste. « En vérifiant les cas, ils pourront délivrer la prescription qui correspond à la douleur. » Soit des antibiotiques si nécessaire, soit « un analgésique un peu plus fort que le Doliprane ».
Parallèlement, Fabienne Ranchère partageait ses connaissances avec des professionnels volontaires pour participer à ce projet. « J’ai formé une cinquantaine de personnes en leur expliquant toutes les causes de douleurs que l’on peut rencontrer : douleurs dues au froid, caries, abcès… »
Le lancement est prévu « fin janvier-début février » dans les douze pharmacies et avec les six infirmières embauchées de Mellois en Poitou et du Haut-Val-de-Sèvre (1) allant de Couture-d’Argenson à Cherveux en passant par La Crèche à l’ouest. Ce sera le point culminant de « deux ans de travail ». Un véritable soulagement désormais possible pour les patients d’ici et d’ailleurs car il n’y a aucune obligation de résider dans les deux communautés de communes pour en bénéficier. Cependant, vous devrez vous déplacer si vous êtes loin. « Cela génère des inégalités territoriales », regrette Bernard Pénicaud, membre du conseil régional de l’ordre des pharmaciens. Très enthousiasmé par le principe : « C’est une initiative très intéressante de la part de cette CPTS Sud-Deux-Sèvres. Ils sont vraiment en avance sur les protocoles de soins aux patients. Ils sont des forces motrices dans ce département. »
Il n’en demeure pas moins que ce protocole traitera les symptômes et non leur cause. « Le but est de soulager la douleur des gens en attendant de trouver un rendez-vous chez le dentiste. Mais trouver un dentiste, c’est ce qui est difficile… » conçoit Fabienne Ranchère qui rappelle le manque de professionnels dans le département, ceux-ci restant incapables de prendre de nouveaux patients dans de nombreux secteurs du département.
(1) Pharmacies d’Azay-le-Brûlé, Chef-Boutonne (et trois infirmières), Cherveux, Couture-d’Argenson, La Crèche, La Mothe-Saint-Héray, Lezay (et une infirmière), Melle, Nanteuil, Pamproux , Saint-Maixent-l’École (et deux infirmières), Sauzé-Vaussais.
« Tout le monde devrait avoir un dentiste. La dent est presque l’endroit le plus important du corps. « C’est la porte d’entrée à de nombreux problèmes qui peuvent être très graves », » raconte Fabienne Ranchère, vice-présidente de la CPTS Sud-Deux-Sèvres, elle-même dentiste à Chef-Boutonne.
Elle est la première à déplorer que ce ne soit pas le cas, faute de praticiens suffisants dans les Deux-Sèvres.
Comme ses pairs, elle participe aux cliniques le dimanche matin, voyant arriver des gens souffrant, avec de mauvaises dents, non surveillés, non traités. « parce qu’ils ne trouvent pas de dentistes ». Résultat, de garde ce dimanche 12 janvier 2025, « J’ai vu quatre abcès. J’ai extrait deux dents où il y avait d’énormes infections. J’appelle cela la dentisterie de guerre ; Ce sont des choses qu’on ne devrait plus voir en 2025 en France. Les gens vont d’antibiotique en antibiotique ou ils ont eu un pansement mais ça ne dure qu’une dizaine de jours au maximum… »
Lors de ces quarts de travail du dimanche matin, les patients se retrouvent enfin devant un dentiste. Mais en voyant le monde, « il est difficile de prodiguer des soins ; nous atténuons l’urgence, la douleur. S’il est nécessaire d’ouvrir une dent pour que le pus puisse sortir, nous le ferons mais nous sommes limités par le temps.
À ses yeux, il existe un autre problème lié au manque, en nombre, de professionnels. « Aujourd’hui, il y a trop de spécialisation et pas assez de médecins généralistes. Les jeunes dentistes se spécialisent en implantologie, parodontologie ou encore en endodontie où ils dévitaliseront les dents mais ils ne traiteront pas de carie ni ne poseront de couronne… Tous ces spécialistes ne font que des petites pièces. »
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