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une solution pour réguler les eaux de pluie

Préserver la biodiversité, lutter contre la chaleur, dépolluer l’air… Les toitures végétalisées présentent de nombreux avantages face au changement climatique, mais elles permettent également de prévenir les inondations et de mieux réguler les eaux de pluie.

Une propriété exploitée par le Jardin sur le toit, une association qui cultive des fruits et légumes en ville à plusieurs mètres de hauteur, sur des toits végétalisés, en utilisant l’eau de pluie.

« On l’utilise directement quand elle tombe, ou via des récupérateurs d’eau »explique Jean-Julien, 68 ans, bénévole au sein de l’association, dont le jardin partagé sur le toit d’un gymnase permet à des particuliers de cultiver fruits et légumes au cœur du 20e arrondissement de Paris.

Toitures végétalisées : une solution pour réguler les eaux pluviales

Cette oasis de verdure contraste avec les surfaces imperméables (goudron, béton) omniprésentes dans la ville, empêchant l’eau de s’infiltrer dans le sol.

Conséquences : les rues sont plus chaudes, moins humides et le risque d’inondation augmente.

Dans une ville comme Paris, le réseau d’évacuation des eaux usées longe celui des eaux pluviales. En cas de fortes pluies, le réseau d’évacuation des eaux usées est saturé et risque de déborder.

Stockage de l’eau

« La toiture végétalisée est avant tout un moyen de stocker l’eau » explique Hervé Andrieu, hydrologue à la retraite, « Plus il est épais, plus il emmagasine d’eau ».

Toitures végétalisées : une solution pour réguler les eaux pluviales

Les toits verts se divisent en trois catégories. Les toits extensifs, d’une profondeur très faible de 10 cm, qui accueillent des plantes succulentes et ne nécessitent pas d’entretien.

Semi-intensif où l’on peut cultiver de l’herbe et des arbustes jusqu’à 30 cm d’épaisseur.

Et les plus intensives, les plus profondes, entre 30 cm et 1 m où même les arbres peuvent pousser et sur lesquelles on peut se déplacer librement.

Une toiture végétalisée peut absorber « 50 à 70 % des précipitations annuelles en moyenne pour des substrats de 3 à 15 cm », explique David Ramier, hydrologue au Cerema.

Une fois stockée, l’eau vivra un « mini-cycle ». Tombée du ciel, elle va être captée par les plantes et la terre du toit, puis s’évapore, retournant ainsi dans l’atmosphère. Cette dernière étape, l’évapotranspiration, permet de ressentir une sensation de fraîcheur à proximité du toit.

Protéger le bâtiment

« Le fait que l’eau soit stockée dans le système de végétalisation ne constitue pas un risque » pour la toiture, assure Raphaël Dupont, installateur de toitures végétalisées, qui a notamment participé à la construction de l’Arena Porte de la Chapelle.

Toitures végétalisées : une solution pour réguler les eaux pluviales

Au contraire, la toiture végétalisée permet de mieux préserver l’étanchéité de la toiture, « à condition que les travaux soient bien réalisés ».

Fabriquées en matériau synthétique ou bitumineux, ces protections sont généralement recouvertes de gravier ou de dalles sur plots et doivent être changées tous les 20 à 25 ans.

« Les toitures végétalisées agissent de deux façons pour mieux protéger ces surfaces, par un effet de gravité et par un effet isolant, ce qui va limiter les écarts de température et mieux préserver l’intégrité de l’étanchéité qui pourra durer encore quelques années »ajoute le couvreur.

Mais pour pouvoir installer de la végétation sur votre toiture, il faut s’assurer que le bâtiment peut supporter son poids et avoir une étanchéité certifiée contre le risque d’être percé par les racines.

« Aujourd’hui, de nombreuses protections ont déjà cette certification, même sans végétation » assure Raphaël.

Si le coût reste similaire à une toiture conventionnelle dans le cas d’une construction, il est plus élevé de 20 à 38 % en moyenne, selon le type de toiture végétalisée choisi, lors de la conversion d’une toiture traditionnelle selon plusieurs professionnels.

Des aides financières existent pour aider à l’investissement et sont plus ou moins importantes selon les départements.

Bien que les toits verts constituent une solution efficace pour gérer les eaux de ruissellement, « Ce n’est pas la seule solution » pour répondre pleinement au problème de la gestion de l’eau dans la ville, tempère toutefois David Ramier.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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