Une semaine de travail de quatre jours au lieu de cinq ? 70% des Français y sont favorables
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Une semaine de travail de quatre jours au lieu de cinq ? 70% des Français y sont favorables

Une semaine de travail de quatre jours au lieu de cinq ? 70% des Français y sont favorables

Et si le week-end commençait ce jeudi soir ? Sept Français sur dix sont favorables à la mise en place de la semaine de travail de quatre jours, selon une enquête réalisée par l’institut Ifop en mars dernier.

Ce chiffre s’élève même à huit actifs sur dix, qui seraient donc prêts à avoir des journées de travail plus longues pour bénéficier ensuite de trois jours de repos.

En France, cette organisation du travail est déjà une réalité dans certaines entreprises. Le nombre de conventions collectives prévoyant « une répartition de la durée hebdomadaire du travail sur moins de cinq jours est en augmentation »avec 147 accords d’entreprise traitant de cette question entre 2017 et le 1er mai 2024, a dénombré le ministère du Travail.

Un rapport détaillé

Le sujet a été mis sur la table hier par le député vosgien Stéphane Viry (Liot), qui a présenté le rapport de la mission d’information à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Cette organisation « n’est ni un remède universel aux maux qui affectent le monde du travail, ni une fausse bonne idée sans avenir »estime le rapport, qui a reçu un vote favorable en commission des affaires sociales de l’Assemblée.

« Ni panacée, ni supercherie », semaine de quatre jours « peut contribuer, dans certains cas et sous certaines conditions, à l’amélioration des situations professionnelles et personnelles des travailleurs d’une part, et de la performance économique des entreprises d’autre part »détaille le rapport.

Pour le configurer, « l’intervention du législateur ne semble pas nécessaire »selon les auteurs du document, qui disent « résolument hostile » à toute contrainte en vue de généraliser « son déploiement dans des entreprises privées ou des administrations publiques ».

« Les entreprises devraient pouvoir choisir, dans le respect des règles d’ordre public, le mode d’organisation du temps de travail qui leur convient le mieux »soulignent les auteurs.

Expérience réussie

Au Royaume-Uni, une expérimentation de la semaine de quatre jours citée par le rapport a été menée entre juin et décembre 2022 dans 61 entreprises employant près de 3 000 personnes dans divers secteurs, sur le principe du maintien de 100 % de rémunération et de productivité, et d’un temps de travail réduit. de 20%.

A l’issue de l’expérimentation, 92% des entreprises souhaitaient maintenir la nouvelle organisation, qui permettait de réduire le stress, l’épuisement professionnel et la fatigue, ainsi que le taux d’absentéisme et de démission, malgré une intensification du rythme de travail des salariés. 62% des salariés.

La CGT appelle à l’artifice, le Medef appelle à la liberté des entreprises

« La CGT y voit une manière d’éviter le débat sur le temps de travail et le Medef est soulagé de constater qu’aucune disposition législative n’est préconisée. »

« C’est une manière d’éviter le débat sur la réduction du temps de travail » estime Sandrine Mourey, membre du bureau confédéral CGT en charge notamment des questions de salaires, de négociations collectives et de horaires de travail. Pour le syndicaliste, la concentration d’une semaine de travail sur 4 jours est avant tout un « artifice »cacher un sujet fondamental, celui de la possibilité de passer de 35 à 32 heures de travail par semaine, car « Les gains de productivité ont été captés par les entreprises, mais pas par les salariés ».

Rendue visible par l’épisode pandémique et le confinement, l’aspiration des salariés à plus de sens à leur travail mais aussi plus de temps pour eux, devrait désormais prévaloir dans le débat public selon la centrale syndicale, qui porte la revendication d’une semaine à 32. horaires déjà mis en place par exemple au sein du groupe e-commerce LDLC.

Mais pas celle de la semaine en 4 jours qui  » intensifierait le travail avec un risque de mal-être mais aussi d’accidents du travail, sachant que sur ce sujet la France est déjà en queue de peloton. Et qu’en est-il des salariés qui travaillent plus de 35 heures ? Car selon l’Insee, la moyenne est environ 38,9 heures.

« Donner la priorité à la voie du dialogue social »

Travailler 9 heures par jour dans le bâtiment ou sur une chaîne de production semble impossible à la CGT, tout comme aux cadres « au forfait ou qui cumulent déjà 44 heures par semaine ».

De son côté, le Medef est plutôt rassuré par les conclusions du rapport qui ne recommandent pas le vote d’un nouveau texte, d’autant que de nombreuses dispositions sont déjà prévues par la loi ou le Code du travail. « Il faut laisser le choix aux entreprises d’opter pour cette solution en privilégiant la voie du dialogue social »on estime du côté des patrons.

Le Medef s’oppose à « toute nouvelle loi qui pourrait être exécutoire » et est plutôt favorable à la diffusion de guides de bonnes pratiques et de retours d’expérience qui permettraient aux dirigeants d’entreprises de s’inspirer s’ils le souhaitent.

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