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Une semaine après sa démission retentissante, Thierry Breton brise le silence


Lors d’une interview ce dimanche, l’ancien commissaire européen a notamment souligné « Questions de gouvernance»au sein de l’exécutif bruxellois.

Thierry Breton sort du silence. Une semaine après son départ précipité de la Commission européenne, l’ancien PDG d’Atos s’est exprimé sur France Inter sur sa décision qui a fait grand bruit. Tout en restant prudent, et à grand renfort de mots maîtrisés, l’homme politique a défendu sa position, égratignant, sans en avoir l’air, son ancienne patronne, Ursula von der Leyen.

Pour l’ancien commissaire européen, tout s’est joué quelques jours seulement avant la présentation officielle des portefeuilles. Si Paris avait jusqu’alors soutenu la candidature de Thierry Breton, le soutien s’est estompé ces derniers jours, lorsque le président de la Commission a présenté un choix à Emmanuel Macron : « Soit c’est Thierry Breton mais avec un portefeuille plus petit, soit c’est quelqu’un d’autre mais avec un portefeuille plus gros ». Une conséquence, notamment, des mauvaises relations notoires entre l’homme politique et le dirigeant allemand. Bien qu’il ait indiqué respecter le choix d’Emmanuel Macron, le principal intéressé a préféré tirer sa révérence : « J’ai senti que, dans ces conditions, je n’avais plus ma place dans ce collège »il a expliqué.

L’ancien commissaire européen a également souligné « Problèmes de gouvernance »au sein de l’exécutif bruxellois. « Si je sens que je ne suis pas à l’aise avec la gouvernance, j’en tire les conséquences. Et c’est ce qui a été fait ! »a-t-il assuré. Il a également souligné la nouvelle organisation de la Commission, « un peu plus verticalisé »avec moins de commissaires expérimentés, et dans lesquels certains ont été « rétrogradé ». Un symbole « tout à fait sans précédent dans l’histoire de l’institution » d’une poigne ferme d’Ursula von der Leyen.

« Je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège »

Thierry Breton affirme néanmoins ne pas avoir été « lâche » par Paris, ni de blâmer son ancien patron pour cette situation. Il nie également avoir été poussé vers la sortie par le « hall d’entrée » de la technologie. « Je n’y crois pas du tout. (…) Personne n’a eu ma peau, c’est moi qui ai démissionné »a-t-il insisté. Il a également apporté son soutien à son successeur désigné par Paris, Stéphane Séjourné.

Pour rappel, l’ancien homme d’affaires avait annoncé sa démission avec effet immédiat, lundi 16 septembre, dans un message sur le réseau social X. Il avait alors révélé qu’Ursula von der Leyen avait demandé à Paris de retirer son nom des candidats à la future commission, quelques heures seulement avant la conclusion des négociations. « À la lumière de ces derniers développements, qui démontrent une fois de plus une gouvernance douteuse, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège. »Depuis, Paris a proposé Stéphane Séjourné au poste de vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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