Au terme d’une saison chaotique sur le terrain et mouvementée en dehors, le champion de France 2022 a réussi à assurer son maintien dans l’élite en s’imposant à Grenoble dimanche (18-20).
Fébrile, sans inspiration mais sauvé. Montpellier, 13e du Top 14 après un exercice sportif catastrophique compte tenu des moyens déployés par son président Mohed Altrad, a failli être pénalisé dimanche au Stade des Alpes, en s’imposant dans la douleur face au FC Grenoble, finaliste malheureux de la Pro D2. Comme c’était dur, comme laborieux, comme c’était difficile face à des Isérois déchaînés, sans complexes et portés par un public incandescent.
Dans ce qui était logiquement présenté comme le barrage accession/relégation le plus déséquilibré depuis son retour en 2018, les Héraultais avaient pourtant remis les choses dans l’ordre d’entrée, marquant deux fois par Ben Lam (6e) et Gabriel Ngandebe (13e). Mais, rapidement, les joueurs de Patrice Collazo semblent pris par l’enjeu du match. Un jeu sans inspiration, des attaques poussives malgré une domination en mêlée et au sol, et des montées défensives solides. Face à l’héroïque Isère, le salut est venu de la botte de Louis Carbonel qui a réussi deux penaltys qui ont permis à son équipe, menée 18-14 à la pause, de faire la différence. Sauveur pour son dernier match avant de rejoindre le Stade Français Paris.
« Il suffit de dire que c’est un scandale. On a eu une saison catastrophique »
Une performance indigne d’un club champion de France il y a deux ans. Ce que n’a pas éludé le demi de mêlée montpelliérain Léo Coly au micro de Canal+ : « Il suffit de dire que c’est un scandale. On a fait une saison catastrophique où on a enchaîné les gros blocs de défaites, neuf défaites de suite, sept défaites de suite… On n’a jamais réussi à trouver les ressources pour revenir. Il ne faut pas attendre huit mois pour se dire des choses et attendre d’être en difficulté pour s’en sortir.»
Le retour aux affaires de Bernard Laporte, avec un staff XXL (Patrice Collazo, Christian Labit, Vincent Etcheto), a failli tourner au fiasco total. Après avoir réussi – brièvement – à arrêter l’hémorragie en début de saison avec l’Anglais Richard Cockerill et Jean-Baptiste Elissalde, le MHR retombe dans ces travers, restant coincé en bas du classement. Mais, pour Collazo, c’est « Mission accomplie. Toute la saison, nous avions souvent renoncé aux fins de match. J’ai dit aux joueurs que, dans ce match, ils formeraient une équipe. Les dix dernières minutes ont montré que nous étions devenus une équipe. » Ce n’est pas passionnant, mais l’essentiel est assuré.
Beaucoup de choses ont été écrites, y compris beaucoup de conneries, mais il n’y a qu’une seule vérité, celle du terrain…
Patrice Collazo
Reste maintenant à savoir ce que deviendra le personnel du MHR. Vincent Etcheto et Christian Labit s’étaient engagés jusqu’à la fin de la saison en cours. Patrice Collazo est lié au club héraultais jusqu’en juin 2025. Mais ses méthodes sont critiquées par une partie de son vestiaire, qui est allée se plaindre directement auprès de Mohed Altrad. Et, selon les informations de Midi olympique, il ne serait pas certain de poursuivre sa mission au sein du MHR. Mais l’ancien homme fort de La Rochelle et de Toulon a tenu à mettre les choses au clair : « Beaucoup de choses ont été écrites, y compris beaucoup de conneries, mais il n’y a qu’une seule vérité, celle du terrain… »
La tourmente n’est certainement pas terminée du côté de Montpellier. Sur le terrain, il va falloir retrouver de l’efficacité et se débarrasser de cette fébrilité chronique qui a accompagné l’équipe toute cette saison. «J’espère que cela nous servira de leçon. Il y a 40 joueurs qui sont fautifs mais aussi tout un club qui doit se remettre en question et travailler dans le même sensn’hésitez pas à lancer Léo Coly. Repartir sur quelque chose de plus beau… J’espère.