Une route pavée d’or pour les cyclistes qui cache une forêt de désillusions… Le récapitulatif de la journée de mercredi

Après avoir brillé sur la piste, les paracyclistes français ont ébloui les épreuves sur route en récoltant 11 médailles mercredi. Malheureusement, le reste de la délégation française a eu du mal à se mettre au diapason.

L’art de rebondir. Après la journée sans médaille d’or de la veille, l’équipe de France a tout mis en route mercredi 4 septembre en remportant quatre nouveaux bibelots du plus précieux des métaux, grâce à des cyclistes fous.

Dans une journée marquée par les géantes Bebe Vito et Oksana Masters, les autres Françaises ont eu du mal à suivre le rythme fou des « road racers ». Cette dissonance coûte cher à la France, toujours 5e au classement des médailles, mais qui bat son record de titres paralympiques datant de l’édition précédente.

Journée Française : Raid Bleu en Paracyclisme, Bérézina pour Bourlon, Toucoullet, Escrime et Equitation

Le cadre, la surface et les vélos changent, mais pas les résultats. Déjà à fond sur le vélodrome, les cyclistes français domptaient le bitume de Clichy-sous-Bois avec la même aisance. Au fil des contre-la-montre, le compteur de médailles tricolores s’affolait soudain comme un sismographe. A l’épicentre de ce séisme bleu, les quatre médailles d’or décrochées par Alexandre Léauté dans le contre-la-montre C2, Kévin Le Cunff dans la catégorie C4, Thomas Peyroton-Dartet (C3) et Mathieu Bosredon (H3). Un magnifique carré d’as auquel il faut ajouter sept autres médailles individuelles pour couronner une journée presque parfaite.

Dans un monde parfait, les Français en lice dans les autres épreuves du jour auraient profité du sillage des cyclistes. C’est plutôt l’ornière qui les attendait. A l’image d’Axel Bourlon, vice-champion paralympique à Tokyo mais auteur d’un zéro pointé dans la compétition de para-haltérophilie, c’est tout le clan bleu qui a tiré un trait. Ou presque. Même

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%20″>La médaille de bronze de Fabien LamiraultLe champion en titre de para tennis de table et numéro 1 mondial, avait un goût amer.

Lucas Créange, Maxime Thomas, Morgen Caillaud, Flora Vautier et Clément Berthier ont tous quitté prématurément le tournoi. Seul Lucas Didier a réussi à sauver la mise en s’offrant une place dans le dernier carré. L’équitation et l’escrime, où les chances de médailles étaient réelles, n’ont pas eu plus de succès. La déception est peut-être encore plus grande pour Guillaume Toucoullet, meilleur scoreur des séries en para archerie et éliminé en huitièmes de finale. En natation, l’eau jusque-là bénie du bassin n’a pas accordé sa grâce à Alex Portal, sixième de la finale du 100 m nage libre, tandis qu’en tennis fauteuil, la paire Houdet-Cattanéo a été éliminée en quarts de finale, même si elle peut encore viser le bronze.

Spectacle du jour : Rong Xiao détruit le mythe du Vio

Choc et tremblements au Grand Palais. Bebe Vio, star absolue de l’escrime en fauteuil et idole nationale en Italie, battue en demi-finale du tournoi de fleuret (catégorie B) ! Cela semblait impensable et pourtant. Championne olympique en titre depuis 2016, la Transalpine s’est fait surprendre par la Chinoise Rong Xiao (15-9) qui signe certainement l’une des plus grosses sensations de ces Jeux.

Signe de l’onde de choc que cette défaite a créé, Bebe Vio, en pleurs, a mis du temps à quitter la piste. De même, certains spectateurs italiens présents n’ont pu cacher leur émotion à la vue de l’idole tombée et ont voulu la soutenir. On ne laisse pas Bebe dans un coin. Mais une championne reste une championne : avec un cœur de lionne, elle a su se remobiliser pour arracher le bronze, quelques heures plus tard.

La belle histoire du jour : Oksana Masters, une classe à part

Du purgatoire au 7e ciel. L’histoire d’Oksana Masters est un roman. Un roman noir qui, heureusement, se termine bien. Née dans les brumes radioactives de Tchernobyl, en Ukraine, elle naît sans tibia et avec six doigts à chaque main. Amputée des deux jambes, abandonnée dans un orphelinat par ses parents et violée sur place, la jeune Oksana doit son salut à un professeur d’orthophonie, Gay Masters, qui l’a adoptée en 1996.

Sous son aile, la jeune fille renaîtra avant de devenir l’une des athlètes les plus célèbres de l’histoire. Multispécialiste (rameuse, cycliste, biathlète et skieuse de fond), elle excelle dans toutes les disciplines. Déjà sacrée aux Jeux d’hiver en biathlon à Pékin en 2022 et en ski de fond à Pyeongchang en 2018, elle avait aussi décroché le bronze en aviron en 2012 à Londres. Mercredi, l’insatiable Américaine a ajouté une nouvelle médaille d’or, sa 3e en paracyclisme, en remportant l’épreuve du contre-la-montre sur route dans la catégorie H4-5.