Patronat et syndicats se réunissent ce lundi 8 avril pour une dernière chance de parvenir à un accord sur la « vie au travail » et l’emploi des seniors. Une discussion très attendue par le gouvernement en marge de la future réforme de l’assurance chômage.
Un rassemblement social très important. Ce lundi 8 avril, le patronat rencontre les syndicats, dans le cadre d’échanges autour de la « vie au travail » et de l’emploi des seniors. Des échanges qui pourraient durer jusqu’au bout de la nuit.
Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le gouvernement s’engage à traduire en loi ce texte, qui devrait notamment augmenter le taux d’emploi des seniors. Mais à ce stade, l’issue des discussions est plus qu’incertaine.
Le projet de l’employeur n’a été que légèrement modifié par rapport à la version précédente. Il prévoit notamment des mesures concernant la reconversion et les entretiens professionnels tout au long de la carrière.
Cela crée également un « contrat de valorisation de l’expérience » pour faciliter l’embauche de chômeurs âgés. Initialement appelé « CDI seniors », ce contrat peut être résilié par l’employeur dès que le salarié peut prendre sa retraite à taux plein. Une mesure fermement rejetée par les syndicats.
La défense des droits des salariés au cœur des débats
Ces discussions aborderont également les conditions de travail des seniors. Dans le détail, le dialogue social sur l’emploi sera obligatoire dans les entreprises de 300 salariés ou plus. Les employeurs avaient initialement fixé le seuil à plus de 1.000.
Du côté de la CFDT, on attend « que le patronat bouge vraiment pour que le passage de la retraite à 64 ans ne dégrade pas davantage les conditions de travail », a déclaré à l’AFP le négociateur Yvan Ricordeau.
Le projet donne « plus de clarté pour l’entreprise et moins de droits pour les salariés », a commenté son homologue de la CFE-CGC Jean-François Foucard.
Après les négociations qui s’achèvent lundi, les syndicats signataires de l’accord sur l’assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent signer « avant le 15 avril » un avenant sur l’indemnisation des seniors. Concrètement, il s’agit de relever de deux ans les limites d’âge pour bénéficier d’indemnisations plus longues, ouvrant la voie à la validation de l’accord commun par le gouvernement.
Mais cette convention devrait vite devenir obsolète puisque Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage « en 2024 », malgré l’hostilité d’une partie de sa majorité. Le 2 avril, le chef du gouvernement a indiqué qu’il souhaitait que son projet soit mis en œuvre « d’ici l’automne prochain ».
Le Premier ministre souhaite un modèle social français plus « incitatif » au retour au travail en durcissant encore les conditions d’indemnisation des chômeurs, s’attirant les foudres des syndicats.