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« Une répression implacable » est en cours au Burundi, selon Amnesty International

Le président Évariste Ndayishimiye continue de diriger un « répression implacable »avec des arrestations et « procès inéquitables »contre les voix critiques au Burundi, malgré la « Espérance fragile » déclenchée par son arrivée au pouvoir en 2020, a indiqué Amnesty International dans un rapport publié mercredi 21 août 2024.

Ancien secrétaire général du parti au pouvoir (CNDD-FDD), M. Ndayishimiye a succédé à Pierre Nkurunziza, décédé en juin 2020, qui avait dirigé d’une main de fer ce petit pays de la région des Grands Lacs pendant une quinzaine d’années, marquées par la répression sanglante en 2015 d’un mouvement de contestation contre un troisième mandat de M. Nkurunziza (au moins 1.200 morts).

Son arrivée au pouvoir a notamment été marquée par quelques signes d’ouverture démocratique salués par la communauté internationale, comme la libération en décembre 2020 de plusieurs journalistes emprisonnés.

Mais « Malgré l’espoir fragile, mais fondé, que la présidence et le gouvernement d’Évariste Ndayishimiye mettront fin à la période de répression, le Burundi assiste à une répression incessante visant les membres actuels et anciens de la société civile, ainsi que ceux qui remettent en cause le discours du gouvernement sur les droits humains. »déclare Amnesty International.

L’ONG dénonce une « répression implacable » contre les voix critiques du pouvoir, soulignant en particulier « actes d’intimidation et de harcèlement, arrestations, détentions et procès inéquitables visant des défenseurs des droits humains, des militants, des journalistes et des membres de l’opposition ».

Interrogé par l’AFP, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Jérôme Niyonzima, n’a pas répondu sur le fond, demandant la « liste de ces opprimés ».

Évoquant « une vague ininterrompue de répression »l’ONG revient notamment sur le cas de la journaliste Floriane Irangabiye, condamnée en mai 2023 à 10 ans de prison pour « ayant porté atteinte à l’intégrité du territoire national » à la fin d’un procès « entaché de graves irrégularités ».

Le journaliste a finalement été gracié par le président le 14 août et libéré.

Arrestations arbitraires

Le Burundi, l’un des pays les moins développés du monde, se classe au 108e rang (sur 180) dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. RSF note « quelques signaux favorables envoyés » par le président, l’organisation rapporte une « un environnement (qui) reste très hostile à la pratique du journalisme ».

En février 2023, cinq défenseurs des droits humains, dont l’ancienne vice-présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme Sonia Ndikumasabo, ont été arrêtés par les services de renseignement et poursuivis en justice. « pour rébellion, atteinte à la sûreté de l’État et au bon fonctionnement des finances publiques ».

Deux militants, dont Mme Ndikumasabo, ont été acquittés et trois autres ont été reconnus coupables de rébellion et condamnés à un an de prison avec sursis. Ils ont tous été libérés mais le parquet a fait appel.

Suite à ces arrestations, l’ONU a dénoncé la « répression croissante » voix critiques au Burundi.

Alors que des élections locales et législatives sont prévues en 2015, Amnesty appelle « instamment » le président et son gouvernement « de prendre des mesures immédiates et efficaces pour mettre fin à la répression de l’espace civique et pour garantir le respect des droits humains de tous au Burundi ».

Eleon Lass

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