une rentrée littéraire sous le signe de l’actualité politique
Pour l’émission spéciale rentrée littéraire, vendredi 6 septembre, « Tout Public » vous emmène dans une librairie parisienne, avec Alice Zeniter pour son nouveau livre « Frapper l’épopée », et Nicolas Martin pour son premier roman, « Fragile(s) ».
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Rendez-vous à la librairie « Ici », dans le 2e arrondissement de Paris, pour rencontrer l’écrivaine confirmée Alice Zeniter pour son nouveau livre Frapper l’épopéeet Nicolas Martin pour son premier roman, Fragile(s)Accompagnées de la libraire locale Elodie Muriz, les deux auteurs discutent avec enthousiasme de leur processus d’écriture, de leur rapport à la rentrée littéraire et des sujets éminemment politiques et actuels qui traversent leurs romans respectifs.
Frapper l’épopée d’Alice Zeniter marque une certaine continuité avec son précédent roman multi-primé, L’art de perdreC’est un savant mélange de l’histoire d’une jeune femme partant à la recherche de son identité et de ses origines, ainsi que de l’histoire d’un territoire ayant subi la colonisation et de ses conséquences dans le présent.
L’ouvrage a été achevé avant les événements du printemps 2024, mais cela ne l’empêche pas de raisonner avec la crise politique qui touche la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois. L’auteure insiste sur sa volonté de montrer un autre visage de la lutte indépendantiste kanak : le militantisme pacifique. « Ici en France, en métropole, nous avons accès à des images de la Nouvelle-Calédonie en période d’explosion et de violence. (…) Et plus j’en apprenais sur l’archipel, plus je me disais qu’en fait, le militantisme kanak ne ressemble pas du tout à cette image de la violence. »
Le livre FragileLe premier roman de Nicolas Martin, bien qu’appartenant au genre de la science-fiction, n’en est pas moins actuel. Dans une France où la natalité est contrôlée, où les enfants sont éliminés ou gardés selon qu’ils sont jugés assez forts ou trop faibles, on suit le parcours d’une mère de deux enfants, l’un « fragile » et l’autre « fort ». Dystopique, il fait écho à des problématiques contemporaines. L’auteur explique notamment que l’invention du ministère de la Famille et du Repeuplement dans le livre fait directement écho à l’utilisation de l’expression « réarmement démographique » par le président Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse en janvier 2024.
« Chaque œuvre d’art, chaque roman futuriste, part d’un contexte sociopolitique et culturel actuel. »
Nicolas Martinfranceinfo
Il est difficile de mieux résumer cette relation indissociable entre littérature, politique et actualité, qu’avec les mots de la libraire Elodie Muriz : « Je pense que les écrivains sont aussi nos voix. Et j’ajoute à cela que peut-être la littérature dans son ensemble est encore le dernier espace de liberté que nous pouvons avoir, autant dans les émotions que dans les messages politiques qu’elle transmet. »
Une émission avec la participation du journaliste du service culture de franceinfo Matteu Maestracci.
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