une reconstitution du crime a eu lieu en présence du suspect
L’inculpé de 23 ans a retracé son parcours depuis le matin du 16 octobre 2022, jour où il a poignardé une femme de 23 coups de couteau. Il devait notamment mimer son agressivité, geste après geste.
Le Figaro Nantes
Quatre heures pour renouer le fil du drame. Mercredi matin, un fourgon pénitentiaire s’est arrêté boulevard Jean-Moulin, dans le quartier sensible de Bellevue, à l’ouest de Nantes. Le jeune homme qui s’en est sorti, Venkatesh C., est au chômage, âgé de 23 ans et surtout est en détention provisoire depuis 19 mois pour le meurtre de Nadia Hassade. La mère a été poignardée à 23 reprises le 16 octobre 2022, alors qu’elle attendait son bus, vers 6 heures du matin. Elle avait 47 ans. Deux ans plus tard, le suspect, inculpé pour « meurtre commis par une personne en état d’ébriété manifeste » s’est rendu sur les lieux du crime à la demande du juge d’instruction, afin de reconstituer les faits et de vérifier les déclarations du jeune homme.
Accompagné de ses deux avocats, de magistrats du parquet de Nantes et de trois témoins, le suspect est arrivé vers 5 heures du matin boulevard Jean-Moulin. Selon nos confrères de Presse océanique il était vêtu d’un gilet pare-balles et devait notamment mimer les coups répétés qu’il avait infligés à sa victime avec un couteau de cuisine.
« Besoin d’une violence incontrôlable »
Une importante force policière a supervisé cette reconstitution, dont la société interministérielle d’intervention, qui est chargée de certaines escortes à risque, indique au Figaro la direction de la police nationale de Loire-Atlantique. Interrogé, l’avocat du suspect n’a pas souhaité commenter l’avancée de la reconstruction.
La mort brutale de Nadia Hassade avait suscité de nombreuses réactions au-delà de la sphère nantaise. Lors de la mise en examen du suspect, trois jours après le drame, le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, a indiqué que le jeune homme était revenu « furieux » d’une soirée qui s’était terminée courtement. Il a déclaré aux enquêteurs qu’il « a senti monter en lui un besoin incontrôlable de violence ». Le suspect a été remis en garde à vue à la fin de la reconstitution de la matinée. Il risque la prison à vie.