une première liste de nouveaux ministres évoquée
La première tâche du nouvel occupant de Matignon, Michel Barnier, est de former un gouvernement. Qui seront les prochains ministres ?
« Ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite comme j’entends ça et là », a déclaré Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, au journal de 20 heures de TF1, vendredi 6 septembre. Le nouveau locataire pourrait compter « des gens de gauche », en plus de personnalités de « sa famille politique ». Qui Michel Barnier a-t-il en tête ? Et qui accepterait de devenir ministre ?
Selon BFMTV, Michel Barnier pourrait conserver certains ministres du précédent gouvernement. Emmanuel Macron pousserait notamment pour qu’au moins Rachida Dati reste dans l’effectif, ainsi que Sébastien Lecornu au ministère des Armées, en poste depuis mai 2022. Catherine Vautrin et Gérald Darmanin pourraient également être nommés. Selon une source proche du président, Gérald Darmanin serait évoqué aux Affaires étrangères, détaille la chaîne d’information en continu, même s’il avait indiqué vouloir « quitter le gouvernement et siéger à l’Assemblée ».
Des membres du Rassemblement national vont-ils rejoindre le gouvernement ? En effet, beaucoup à gauche considèrent qu’il s’agit du résultat d’un arrangement avec le RN : le parti de Marine Le Pen ayant annoncé qu’il ne censurerait pas a priori le nouveau Premier ministre, mais attendrait au moins le discours de politique générale et jugerait la politique du chef du gouvernement sur les faits. Selon les informations de BFMTV, le Premier ministre n’aurait pas prévu de contacter Marine Le Pen pour discuter d’éventuelles nominations au sein du camp d’extrême droite.
Quelques jours ou semaines avant la nomination du gouvernement Barnier ?
Si la longue séquence de la nomination du Premier ministre est enfin terminée, la saga politique s’annonce encore longue. Les ministres du gouvernement Barnier ne seront pas nommés tout de suite. « Le Premier ministre se donne le temps de constituer son équipe » confiait un conseiller du locataire de Matignon à Politique. Le temps nécessaire aux négociations, car si à droite on trouve facilement plusieurs volontaires selon un cadre républicain interrogé par Le Parisien, Il sera plus difficile de trouver des ministres potentiels à gauche. Des discussions pourraient aussi avoir lieu avec Emmanuel Macron qui a le dernier mot pour nommer le gouvernement : si le Premier ministre propose, c’est le président de la République qui dispose.
Mais Michel Barnier « a bien l’intention de former un gouvernement lui-même et seul », a indiqué son entourage à BFMTV. Emmanuel Macron pourrait donc avoir plus de mal à imposer son casting au Premier ministre, d’autant que pour la première fois il doit composer avec un chef de gouvernement qui n’est pas de son camp. Mais le président ne veut apparemment pas interférer selon les informations de BFMTV. Le Figaro de laisser le champ libre à Michel Barnier, hormis les domaines réservés de l’Elysée comme l’Intérieur ou les Affaires étrangères. Reste à savoir si Emmanuel Macron parviendra réellement à rester en retrait.
Ministres de droite, Marconi, mais pas de gauche ?
Théoriquement, le « gouvernement de rassemblement » de Michel Barnier devrait comprendre des ministres d’horizons politiques différents et le Premier ministre prévoit de recevoir des représentants des « principales forces politiques présentes dans l’hémicycle » pour ses premiers jours à Matignon.
Il ne devrait pas être difficile de trouver des Républicains désireux de devenir ministres, alors qu’à chaque remaniement la droite est apparue comme un vivier à ministres. Michel Barnier pourrait aussi trouver des volontaires parmi les ministres démissionnaires anciennement issus de la droite, Gérald Darmanin et Rachida Dati en tête. D’autres ministres et purs produits macronistes seraient aussi enclins à rester en poste. Mais le Premier ministre pourrait être tenté de faire le ménage et de renouveler la quasi-totalité du gouvernement pour affirmer un changement de politique.
Parmi les ministres potentiels figurent également d’anciens candidats à Matignon comme Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin, ou Didier Migaud, le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Mais les profils les plus politiques, Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, ont déjà refusé de rejoindre le gouvernement Barnier, rapporte Le Parisien.
Le recrutement sera plus difficile à gauche. « Aucune personnalité du PS n’entrera dans ce gouvernement » a assuré Olivier Faure, le chef du parti, sur Twitter. France InterSelon le coordinateur de LFI Manuel Bompard, toutes les forces du Nouveau Front populaire (NFP) refuseront de participer au gouvernement Barnier. Mais des candidats ministériels de gauche pourraient être recherchés en dehors de l’Assemblée et ailleurs que parmi les sympathisants du NFP. La porte semble également se fermer du côté du RN, comme l’a indiqué Sébastien Chenu sur Twitter. Europe 1.
Un risque de censure dissuasif pour les ministres ?
Michel Barnier devra peut-être se montrer persuasif face à certains profils de candidats ministériels inquiets de la stabilité fragile du nouveau gouvernement. Si le Premier ministre est assuré de ne pas être censuré avant son discours de politique générale, le soutien du camp présidentiel et du RN n’est pas assuré à long terme, mais conditionné à la politique mise en œuvre. Le gouvernement Barnier pourrait donc vivre plusieurs mois comme s’il n’était que de quelques semaines. S’y engager en tant que ministres représente donc un risque pour ceux qui nourrissent des ambitions personnelles sur le long terme, aussi bien pour les poids lourds de la droite que pour ceux de l’ancienne majorité. « Qui va venir dans ce pétrin ? Surtout s’il doit être retiré dans trois mois » résume ainsi le quotidien. parisien un ministre démissionnaire préférant apparemment quitter le navire.
12h30 – Pas de ministres écologistes, assure Marine Tondelier
Sur BFMTV, le chef des écologistes Marine Tondelier a assuré que les membres de son parti ne participeront pas au futur gouvernement de Michel Barnier. «Quelqu’un qui se dit de gauche et qui va au gouvernement de M. Barnier, c’est parce qu’il n’était pas de gauche», a-t-elle affirmé.
Si nous vous parlons des membres de @EELV qui pourrait entrer dans le gouvernement de Michel Barnier…
Il va sans dire…
…mais apparemment, c’est mieux de le dire…
Ce scénario n’existe tout simplement pas !
« Mais vous les exclurez ? »
Et bien non, puisque cela n’arrivera pas 😉#Bref pic.twitter.com/ZBlXw9DrvG
— Marine Tondelier (@marinetondelier) 7 septembre 2024
12:02 – Ces ministres qui ne veulent pas faire leurs cartons
Parmi les ministres démissionnaires, lesquels souhaitent rester ? Lors de sa conférence de presse de rentrée 2024 fin août, diffusée sur BFMTV, Nicole Belloubet a exprimé son « envie » de rester à son poste de ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse.
Vendredi matin, Guillaume Kasbarian, au Logement, a exprimé son « soutien positif » à Michel Barnier, et déclaré sur la chaîne d’information en continu sa « volonté de participer » au prochain gouvernement.
11h27 – « Rien ne peut se faire sans le RN », assure Jordan Bardella
Concernant Michel Barnier, Jordan Bardella a assuré sur BFMTV que « rien ne pourra se faire sans le RN ». Le président du Rassemblement national estime que son parti est « incontournable » dans la nouvelle législature. Il a ajouté que le Premier ministre est « sous surveillance », et Jordan Bardella jugera le nouveau locataire de Matignon « sur ses actes ».
10h45 – « Aucune personnalité du PS n’entrera » dans le nouveau gouvernement de Michel Barnier
Sur TF1 vendredi soir, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a assuré vouloir former un gouvernement avec « des hommes et des femmes de bonne volonté qui appartiennent à la majorité sortante et au-delà », y compris « des gens de gauche ». Mais accepteraient-ils ? Olivier Faure, le chef du PS, a déjà assuré sur France Inter jeudi matin qu’« aucune personnalité du PS n’entrera » dans ce nouvel exécutif.
GrP1