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Une première laiterie prête à reprendre les éleveurs lâchés par Lactalis

Une première laiterie prête à reprendre les éleveurs lâchés par Lactalis

Le directeur de l’entreprise LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel) se dit prêt à collecter le lait des fermes abandonnées par Lactalis. C’est ce qu’il a expliqué ce vendredi à l’AFP. « Nous estimons que nous pourrons répéter 50 explications« , a déclaré le président Emmanuel Vasseneix. Le 25 septembre, le groupe mayennais Lactalis a annoncé réduire progressivement sa collecte de lait en Francede près de 9%, depuis la fin de l’année. Cela signifie environ 300 exploitations qui ne seront plus collectées à terme par la multinationale, dans l’Est de la France et autour de la Vendée.

« De nombreux producteurs abandonnés se trouvent tout près de notre usine de production de Cholet » dans le Maine-et-Loire, souligne le président de LSDH. Cette nouvelle usine, qui conditionne le lait liquide vendu en grande distribution, ne fonctionne pas au maximum de sa capacité et « nous avons des clients – Leclerc, Auchan, Lidl – qui nous demandent des volumes supplémentaires« pour les vendre sous leurs propres marques, selon Emmanuel Vasseneix. Il a calculé qu’il pourrait reprendre »entre 50 et 60 millions de litres » de lait par an, quand Lactalis veut réduire sa collecte d’environ 450 millions de litres en France.

« Les éleveurs doivent adhérer à notre philosophie »

L’entreprise, dont les activités historiques sont basées dans le Loiret, a organisé cette semaine une rencontre avec les producteurs de Lactalis. « Il y a un peu de conditionnalité. Les éleveurs doivent adhérer à notre philosophie« , souligne le patron de la LSDH. L’alimentation des vaches sans OGM et l’accès au pâturage font partie des bases demandées aux candidats. Emmanuel Vasseneix tient également à préciser qu’il ne cherche pas à faire un  » opération de communication, jouer aux sauveurs « , ni à  » créer un brouillon « .

« Cela n’arrivera pas en un claquement de doigts« , a déclaré à l’AFP Jérôme Chapon, président de l’APLBC, la principale organisation de producteurs qui approvisionne la LSDH en lait. « Nous ne ferons rienpoursuit l’éleveur originaire de la Manche. Si nous n’avons pas de débouché devant nous, nous n’accepterons pas plus de fermes que nous ne pouvons en absorber.« .

Jusqu’à présent, les concurrents de Lactalis ne se sont pas précipités pour proposer de reprendre des contrats. Le président de l’organisation de défense des intérêts des coopératives laitières, Pascal Le Brun, soulignait début octobre que ces dernières ne pouvaient «ne pas être le réceptacle de tous les volumes« abandonné par Lactalis. Comme le géant de Mayenne »,de nombreuses entreprises ont choisi de réduire leur exposition aux marchés volatils« Des matières premières laitières soumises aux cours mondiaux, a relevé Pascal Le Brun. Ces industriels ne cherchent donc pas forcément à compenser les départs des éleveurs qui les approvisionnaient.

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