« Ici, ici, c’est le BO », résonnaient les joueurs bayonnais à l’entrée des vestiaires après l’échauffement, accompagnés de copieux sifflets. C’est sous un temps orageux que s’est joué le derby Biarritz-Bayonne, ce samedi 24 août à Aguilera, comme un symbole. Le premier en trois…
« Ici, ici, c’est le BO », résonnaient en écho les joueurs bayonnais entrés dans les vestiaires après l’échauffement, accompagnés de copieux sifflets. C’est sous un temps orageux que s’est joué le derby Biarritz-Bayonne, ce samedi 24 août à Aguilera, comme un symbole. Le premier depuis trois ans, et le match d’accès à la promotion en Top 14 remporté par le BO. Dans un stade à guichets fermés, l’Aviron Bayonnais a fait respecter la hiérarchie et s’est imposé facilement (5-42).
La fête avant le match
Mais surtout, la première « journée de derby basque » a été imaginée comme une véritable fête, symbole d’un apaisement retrouvé entre les deux clubs rivaux. Une volonté confirmée par Peio Berho, chargé de communication du Biarritz Olympique : « Le plus important aujourd’hui, c’est la fête, les résultats sont secondaires. » Pour l’occasion, un « village » a été installé aux abords d’Aguilera, composé de buvettes, de food trucks et d’une scène pour les trois concerts programmés. Des ambitions contrariées par le mauvais temps, qui a réuni tous les supporters sous les tonnelles.
Les festivités ont débuté avec du rugby à 7 dans une ambiance plutôt calme, et une rencontre des Euskariens sous le beau soleil de la Cité Impériale. S’en est suivi le derby des espoirs. C’est à ce moment que la tension est montée d’un cran, et que les gouttes sont apparues, dans un match relevé, remporté par les jeunes du BO sur le score de 32-14. Quelques affrontements auront ponctué la joute. Un combat toujours loyal dans un derby, aussi amical soit-il.
Pas de match amical
Mais pour beaucoup, un match comme celui-là ne compte jamais pour rien. Pour Jean-Pierre, supporter de Biarritz, c’était une victoire incontournable : « Comme on le dit souvent, un derby, il faut le gagner, peu importe si ce n’est pas un match de championnat. » Une rage de vaincre qui semblait plus mesurée côté bleu et blanc. « Ce n’est qu’un match de préparation, il ne faut pas le prendre trop au sérieux », tempérait Véronique, de Bayonne. Un discours qui semblait partagé par Grégory Patat après le premier match de préparation face à Provence Rugby : « Il y aura plus d’attentes, mais ce n’est qu’un match de préparation », assurait le technicien gersois à Mauléon.
Mais même quand les avis divergent, la rivalité demeure. Elle s’immisce même parfois dans les querelles de couple. Pauline et Jérôme, fraîchement mariés, ont assisté au match main dans la main. Il soutient le Biarritz Olympique, tandis qu’elle suit plutôt les bleus et blancs. La gouaille est de mise, quelques minutes avant le coup d’envoi. « Il me dit d’enlever ce foulard bleu, que ça va me faire des taches », raconte-t-elle. Elle poursuit, malicieusement : « Je lui dis que je m’en servirai pour sécher ses larmes. » C’est bien du côté de Madame que la balance aura penché ce soir. Malheur au vaincu, sur le chemin du retour.