C’est en 2013 substitutune « mère de substitution ». Une approche que le couple a longtemps interdit malgré leur désir de fonder une famille. « Au début, la pratique semblait malsaine, le GPA était souvent assimilé, dans les années 2000, à une forme d’exploitation de femmes pauvres »commence Benoît.
Mais en 2010, un couple d’amis leur raconte une autre histoire. «Leur voyage aux États-Unis a montré que, là, le cadre juridique est clair et que les choses peuvent bien se passer. En entendant d’autres témoignages positifs des membres de l’Association des familles homoparentales (ADFH), après réflexion, nous avons décidé »Il continue. Et c’est ainsi que les jumeaux, Olivia et Claire, presque 11 ans sont nés.
«Maternité de substitution» interdite depuis 1994
Une « aventure » que Benoît et Christian, mariées en 2016, n’ont aucun mal à supposer. «Nos filles connaissent leur histoire et ont un lien régulier avec Valeria qui les a portés. Pour eux, c’est un non-sujet. Dans nos familles, au travail, dans la vie quotidienne, nous n’avons jamais eu à faire face à la malveillance. Mais il est vrai que nous vivons à Paris, dans un environnement social favorable. La seule difficulté était administrativement: il nous a fallu dix ans aux autorités françaises pour reconnaître Le lien filiation »»souligne Benoît.
Cette période s’explique par une raison simple. En France, depuis la première loi sur la bioéthique en 1994, le « Maternité de substitution » – qui consiste pour un couple hétérosexuel infertile, un couple homosexuel ou une seule personne pour aller contracter avec une femme pour porter un enfant dont ils deviendront les parents – est une pratique interdite. « Toute convention sur la procréation ou la gestation au nom des autres est nulle »Spécifie l’article 16-7 du code civil.
Le premier processus, qui est apparu dans les années 1980, suppose que la mère de substitution est également celle qui fournit l’ovocyte fécondé in vitro par le sperme de l’une des intention si appelées ou un donneur tiers. Il a depuis été concouru par GPA proprement dit, qui consiste techniquement à transférer un embryon conçu in vitro avec des gamètes de l’un ou l’autre des parents d’intention ou de donateurs dans l’utérus de la mère porteuse. Il n’a donc aucun lien génétique avec l’enfant à naître.
Entre 300 et 500 naissances par GPA chaque année
Mais cette distinction ne change pas la loi. « Cela n’a pas varié en trente ans, interdisant, quelle que soit la technique, une pratique qui sape l’intégrité des mères porteuses comme des enfants à naître, comme le rappelle le Comité consultatif national de l’éthique dans sa dernière opinion sur la question publiée dans 2017 »underlines Jean-René Binet, professor of law at the University of Rennes 1. It is in the name of this prohibition that French justice will long oppose an end of inadmissibility to the requests for transcription to the State French civilian children born to a GPA as Benoît et Christian y sont affrontés.
Cependant, si la pratique est interdite sur le papier, en fait, elle se déroule depuis quelques années comme réalité essentielle. Combien d’enfants sont concernés? Pour en avoir une idée, il est nécessaire de récupérer, en raison du manque de données officielles, aux estimations des deux principales associations qui fédératent les couples qui sont partis ou ont l’intention d’aller dans un pays qui autorise le GPA.
«Le plus souvent, ils choisissent les États-Unis où le système est le plus établi pour rassurer les futurs parents. Cette destination représente les deux tiers des 300 à 500 naissances que nous comptons, en moyenne, par an »Spécifie Alexandre Urwicz, président honoraire de l’ADFH.
Au-delà du nombre, l’idée s’installe également dans les têtes. «Selon une enquête IFOP, en 2024, 71% des Français étaient favorables au GPA pour les couples hétérosexuels, 56% pour les couples homosexuels. Des résultats encore plus marqués chez les femmes qui donnent 54% d’opinions favorables parmi les catholiques (40% dans la pratique des catholiques; 57% dans les catholiques non pratiques, note de l’éditeur) »»Ajoute Dominique Mennesson, co-fondatrice avec son épouse Sylvie, de l’Association Clara.
Une forme d’encouragement à la fraude?
Le couple, parents de jumelles nés d’un GPA en Californie en 2000, a frappé le tribunal pendant deux décennies. « Leur longue lutte pour obtenir des autorités françaises pour transcrire au registre de l’état civil et sur leur livret familial établi à l’étranger a largement contribué à l’évolution de la jurisprudence et aussi à un regard sur GPA »Souligne Valérie DePadt, conférencier à l’Université de Paris 13.
En 2014, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie par les conjoints de Mennesson, condamne la France pour son refus de reconnaître la filiation, et celle de nom « Le meilleur intérêt de l’enfant », Le respect de son droit à la vie privée et de son identité. «Un jugement qui a finalement conduit la Cour de cassation à modifier sa position. Depuis lors, il n’est plus concevable de sanctionner les enfants en leur refusant une filiation sur le sol français »continue l’avocat.
Son collègue, Jean-René Binet, voit dans ce chiffre d’affaires une forme « Encouragement à la fraude », Même si la révision de la loi sur la bioéthique en 2021 a rendu un virage à vis qui impose des limites à ce mouvement. « À partir du moment où les personnes qui utilisent le GPA ne risquent aucune poursuite pénale et peuvent obtenir la reconnaissance presque automatique du statut de leurs parents, le développement d’un marché très lucratif est de facto éthiquement acceptable « , Il est indigné.
Une forme de « Renonciation » qu’il n’est pas le seul à dénoncer. «Pendant des années, nous avons alerté les autorités et sommes entrés en justice contre l’entrée des sociétés commerciales étrangères qui viennent aborder les clients français sans même leur cacher. Cependant, alors que l’article 227-12 du Code pénal punit les intermédiaires pour la réalisation d’un GPA, aucune mesure ou poursuite n’a été engagée à les empêcher », Déplore Aude Mirkovic, membre des avocats de l’enfance et l’un des cent premiers signataires de la Déclaration de Casablanca, un collectif international qui milite pour l’abolition universelle de GPA.
Installez l’idée d’un « GPA éthique »
«La petite minorité extrémiste représente que nos adversaires peuvent être agités, leur discours est tellement caricaturé qu’il ne passe pas d’opinion. A non à promettre une fin du monde qui n’arrive jamais à l’avortement, à la contraception, au mariage pour tous, à la PMA pour tous et maintenant gpa-ils se disqualifient « soutient Dominique Mennesson.
«Un travail intense pour informer le grand public à travers des événements, des conférences et des interventions dans les médias ainsi que le témoignage de personnalités connues comme Marc-Olivier Fogiel ou Christophe Beaugrand ont également contribué à installer l’idée que nous étions des familles comme les autres et qu’il peut y avoir un GPA éthique »veut croire Alexandre Urwicz.
« Parler d’éthique GPA est l’une des« belles histoires »racontées par des partisans de la pratique pour cacher les réalités sordides qui bafouent les droits des femmes et des enfants, rétorque Aude Mirkovic. Si vous voulez arrêter cela, vous devez avoir le courage de l’interdire dans le monde entier. »»
(1) Les prénoms ont été modifiés à la demande des témoins.