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Une plume non occidentale à l’honneur ? Le prix Nobel de littérature décerné jeudi : Actualités

Largement dominé par des écrivains de culture occidentale, le prix Nobel de littérature, décerné jeudi, pourrait récompenser un écrivain originaire d’une région du monde autre que l’Europe ou l’Amérique du Nord, selon des experts.

Le suspense sera levé à 13 heures (11 heures GMT) par les 18 membres de l’Académie suédoise.

Comme chaque année, les spéculations dans les milieux littéraires sur les lauréats potentiels vont bon train.

L’écrivain chinois Can Xue (prononcer Tsane Sué), 71 ans, revient fréquemment dans les prédictions.

Avant-gardiste et comparé à Kafka et Borges pour l’atmosphère irréelle et sombre qui imprègne ses romans et nouvelles, son style expérimental transforme la réalité en un univers fantastique et absurde.

Elle suit sa propre méthode de travail depuis 30 ans : se relisant à peine, elle modifie encore moins ses textes, qu’elle écrit toujours avec du papier et un stylo. C’est son mari qui se charge de les retranscrire sur ordinateur.

– Romancier mexicain, argentin ? –

Can Xue est « peu traduit », constate Björn Wiman, chef du service culturel du quotidien Dagens Nyheter. Et son œuvre s’inscrit dans la tradition de la littérature surréaliste, généralement appréciée par l’Académie, note-t-il.

La dernière fois qu’un écrivain chinois a reçu ce prix, c’était en 2012, lorsque le romancier Mo Yan a été couronné.

D’autres noms sont cités, comme celui de l’Argentin César Aira, de la Canadienne Margaret Atwood, du Hongrois Péter Nádas, de l’Américaine Joyce Carol Oates ou encore du Somalien Nuruddin Farah.

Mais le journaliste estime que le choix du lauréat cette année « prendra à contre-pied l’élite culturelle ».

Le comité aime régulièrement surprendre, souligne M. Wiman qui imagine qu’un romancier mexicain ou argentin ou un écrivain africain pourrait logiquement l’emporter.

« Je crois que ce sera une femme issue d’une région linguistique non européenne », parie-t-il.

L’année dernière, le prix a été décerné au dramaturge norvégien Jon Fosse.

L’Australien Gerald Murnane figure bien sur les sites de paris. Et le site Ladbrokes n’autorise plus les paris sur Alexis Wright, un écrivain aborigène de l’île-continent, suggérant une possible évasion.

Né en 1939 dans une banlieue de Melbourne, d’un père un peu trop féru de courses hippiques, Murnane a grandi dans une famille catholique.

Son livre « The Plains » (1982), qui plonge le lecteur dans l’univers des propriétaires fonciers australiens, a été décrit par le New Yorker comme un « chef-d’œuvre bizarre », ressemblant davantage à un rêve qu’à un livre.

– Prix homme –

Il est cependant peu probable qu’il soit couronné, estime Lina Kalmteg, journaliste littéraire à la radio SR.

« Depuis 2017 environ, une fois sur deux, c’est une femme qui gagne », affirme-t-elle. « Mais ce ne sont évidemment que des spéculations », se souvient-elle.

Les délibérations du jury sont tenues secrètes pendant 50 ans.

Depuis sa création, le prix Nobel de littérature est dominé par une vision occidentale et masculine : sur un total de 120 lauréats, seules 17 femmes ont remporté le prix. Et une minorité d’auteurs primés utilisent des langues parlées en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient, en dehors des domaines anglais, français, scandinave, allemand, slave, espagnol ou italien.

Un seul auteur arabophone a été distingué – Naguib Mahfouz, un Égyptien, en 1988 – contre 16 auteurs francophones.

Dans la tourmente qui a suivi le scandale sexuel de 2018, l’Académie est à la recherche d’une nouvelle vie.

« Il serait donc intéressant (pour elle) de s’ouvrir à une perspective non européenne », argumente Mme Franzén, dont la favorite est la poète canadienne Anne Carson.

Johan Hilton, rédacteur culturel au Göteborgs-Posten, mise sur un écrivain d’Europe centrale ou orientale. « La France, les États-Unis et le Royaume-Uni ont été gagnants à de nombreuses reprises ces dernières années », note-t-il.

Mais hors de question de récompenser un Russe, même une personnalité critique du régime, selon lui. Il estime que « c’est politiquement impossible ».

Comme chaque année, les noms d’autres prix Nobel régulièrement évoqués circulent : le Hongrois Laszlo Krasznahorkai, le Roumain Mircea Cărtărescu, le Kényan Ngugi wa Thiong’o, l’Américain Thomas Pynchon, le Caribéen Jamaica Kincaid ou encore le Japonais Haruki Murakami. Et le Grec Ersi Sotiropoulos a fait une apparition surprise sur les sites de paris.

Après la littérature, le très attendu prix Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo, plus difficile que jamais à prévoir alors que les conflits se multiplient dans le monde.

Le prix Nobel d’économie, décerné pour la première fois en 1969, clôturera le bal lundi 14 octobre.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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