Divertissement

Une plateforme signée par 200 hommes propose une « feuille de route » contre la « domination masculine »

L’écrivain Gaël Faye, l’humoriste Guillaume Meurice et le chanteur Eddy de Pretto ont notamment signé ce texte publié samedi dans Libération.

Publié


Mis à jour


Temps de lecture : 3 min

Une pancarte lors d'un rassemblement féministe en soutien à Gisèle Pelicot, à Paris, le 14 septembre 2024. (ANNA MARGUERITAT / AFP)

En réponse au procès pour viol de Mazan, une « carte routière » signé par plus de 200 hommes, dont l’écrivain Gaël Faye, l’humoriste Guillaume Meurice et le chanteur Eddy de Pretto, est paru samedi 21 septembre aux éditions Libérer. On retrouve également l’acteur et réalisateur Gilles Lellouche, le dramaturge Alexis Michalik, le rappeur Vin’s, et l’aidant et écrivain Martin Winckler.

Objectif, selon les signataires du texte : « Mettre fin à la domination masculine. » « L’affaire Pelicot nous a prouvé que la violence masculine n’est pas une affaire de monstres, c’est une affaire d’hommes, de Monsieur Tout-le-Monde. »écrit l’activiste et thérapeute Morgan N. Lucas, qui a rédigé cette chronique. « Dire « tous les hommes », c’est parler d’une violence systémique perpétrée par tous les hommes, car tous les hommes, sans exception, bénéficient d’un système qui domine les femmes.« Si nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution »il continue.

Sans le nommer, Morgan N. Lucas répond en partie aux propos de l’acteur Vincent Lindon, qui demandait lors d’une interview sur France Inter en mai « une feuille de route » être un meilleur allié de la cause des femmes. « Le voici, donné par un homme à d’autres hommes parce qu’il va falloir arrêter de demander aux femmes de faire le travail à notre place. »écrit l’activiste, énumérant en dix points les changements à mettre en œuvre.

 » Arrêtons « Considérer que le corps des femmes est un corps à leur disposition », « Prenons le contrôle de nos émotions, arrêtons de nous contempler le nombril », « Désapprenons ce qu’on nous a enseigné sur la masculinité »… Parmi ces dix conseils, plusieurs sont utilisés depuis longtemps par les mouvements féministes pour parvenir à l’égalité des sexes. « « Examinons nos nombreux privilèges pour les mettre au service du bien commun et ensuite, à terme, acceptons de les perdre complètement. »nous pouvons encore lire. En conclusion, le texte appelle à faire « Tout cela en silence, sans le crier sur tous les toits, sans attendre d’applaudissements ni de félicitations. »

Cette dernière phrase, en particulier, a suscité une réaction de la part des militantes féministes. Sur Instagram, l’essayiste Valérie Rey-Robert note que « C’est ce que les hommes écrivent dans un petit journal confidentiel »mettant en évidence le paradoxe entre un appel à agir discrètement et la publication d’un texte dans un quotidien national.

L’accueil est également mitigé parmi les figures des mouvements féministes français. Sur Instagram, Caroline De Haas déclare « très, très inconfortable« . « Chaque fois qu’une initiative féministe est lancée ou partagée par des hommes, on retrouve parmi eux des personnes violentes qui voient cela comme un moyen d’assurer leur impunité »a-t-elle écrit dans un post samedi. Sur le réseau social X, de nombreux internautes partagent cette inquiétude. Enfin, Caroline De Haas critique l’utilisation « contradictoire » de l’expression « pas tous les hommes » et du voyeurisme de la plateforme.

D’autres, comme Camille Froidevaux-Metterie, saluent l’initiative. En réponse à Caroline De Haas sur Instagram, elle déplore les critiques dirigées contre les hommes « dès qu’ils essaient de comprendre et de rejoindre nos combats »Pour l’auteur, les féministes se privent ainsi « d’un soutien sans lequel nos luttes risquent de s’essouffler, comme après la conquête des droits civils et politiques, comme après celle des droits reproductifs. »

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page