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Une plante disparue va être réintroduite grâce à des graines récoltées en 1788 par le navigateur Lapérouse

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Des graines récoltées par le navigateur Lapérouse et retrouvées en 1986 sur l’épave de la Boussole à Vanikoro, ont permis de réintroduire une plante disparue à l’île Maurice.

C’est une prouesse scientifique qui méritera sa place dans le futur Musée Lapérouse. La réintroduction d’une plante disparue de l’île Maurice par le Conservatoire botanique de Brest montre à quel point l’expédition du navigateur albigeois est d’actualité.

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Mais quel est le lien entre Lapérouse et le cylindrocline ? En 1986, lors d’une expédition à Vanikoro, où Lapérouse et ses hommes avaient fait naufrage en 1788, des archéologues ont remonté six graines de banskia de l’épave de la Boussole. Celles-ci avaient été cueillies à Botany Bay par les botanistes de l’expédition en mars 1788. Dans un premier temps, les graines avaient été envoyées au musée de Nouméa. Jusqu’en 2010, où, à l’initiative d’un historien brestois, elles ont été ramenées en métropole au conservatoire botanique de Brest. Lieu de départ, en 1785, du tour du monde scientifique du navigateur.

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A Brest, le conservatoire a un projet fou. Découvrir si ces graines ont gardé une trace de vie, si elles ont encore une activité cellulaire avec l’espoir de pouvoir les faire revivre 200 ans plus tard. A cette époque, le conservatoire travaillait déjà sur des plantes cylindroclines, disparues de l’île Maurice.

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Manque de chance, si des tissus avaient été conservés, il n’y a pas assez de vie pour les replanter. Mais cette étude permet au conservatoire de Brest de développer « des procédés innovants et de poursuivre la démarche scientifique sur d’autres espèces ». En l’occurrence le cylindrocline. L’objectif du conservatoire est de faire revivre des espèces disparues. Ce sera chose faite en juin de cette année, avec la réintroduction de la plante à l’île Maurice. Une première mondiale qui en appelle d’autres. Notamment avec le Silene Guicciardi, une plante grecque du mont Parnasse, disparue en 1857 ou un palmier de l’île Maurice dont il ne reste qu’un seul individu.

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C’est l’histoire racontée par le directeur scientifique des activités internationales du conservatoire botanique de Brest, Stéphane Buord, lors d’une conférence donnée par l’association albigeoise Lapérouse à l’occasion des fêtes maritimes de Brest.

La conférence a été proposée par l'association Lapérouse.
La conférence a été proposée par l’association Lapérouse.
DR-DR

Son titre parle de lui-même : « La boussole et la science botanique : l’arche de Noé de notre temps ». La conférence s’est tenue sur un bateau du port : l’Hydrographe. « Plusieurs membres de l’association venus de toute la France, notamment de Bretagne, ont assisté à cette conférence, animée par la journaliste Gwenaëlle Théaud et notre cher président, Jean-Marie Pestel », souligne l’association. Pour ce dernier, il s’agit « d’une manière scientifique de prolonger l’expédition Lapérouse ». La meilleure preuve que le navigateur albigeois est toujours d’actualité !

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Les personnes intéressées par cette démarche scientifique peuvent découvrir une websérie consacrée au programme sur le site du conservatoire.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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