Guillaume Senez filme Romain Duris en nouveau papa en crise comme dans Nos batailles : cette fois, le voilà dans le rôle assez improbable d’un chauffeur de taxi à Tokyo, contraint à l’exil depuis des années dans l’espoir de retrouver sa fille, kidnappée par sa mère japonaise lors de leur séparation. Duris, acteur inégalitaire capable du meilleur comme du pire, ne semble ici pas bien comprendre les enjeux de sa présence à bord, et porte son visage de mec au bout du rouleau d’un bout à l’autre de ses gardes de nuit quand soudain, la veille de son retour en France, pouf, sa fille monte dans le taxi.
Commence alors une sorte de dossier cinématographique mal construit, où le réalisateur cherche à nous faire comprendre les tenants et les aboutissants juridiques de la situation grotesque dans laquelle se trouve le père, en lui ajoutant un camarade d’infortune à la caractérisation mécanique et maladroite. – Judith Chemla, encore dans un registre pathétique qui ne rend pas justice à son talent. L’aspect le plus intéressant de cette histoire, à savoir comment va se développer la relation entre cet homme et cette jeune fille qui ne se connaissent plus, se réduit tout au long à quelques scènes déchirantes. habitacle (façon Conduire ma voiture des pauvres), au point qu’il est difficile de comprendre ce qui a motivé l’envie de faire ce film (plutôt qu’un podcast sur le sujet). Reste la belle présence de la jeune Mei Cirne-Masuki, qui parvient à insuffler un peu de mystère à l’ensemble.