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Une petite île écossaise accueille le championnat du monde de ricochet


Du vent, de l’eau, des galets. Du plat, si possible. En Écosse, Easdale, la plus petite île des Hébrides intérieures, accueille chaque année le championnat du monde de… ricochet.

Cet événement étrange, appelé le Championnat du Monde de grattage de pierres dans la langue d’Arthur Conan Doyle, a lieu chaque mois de septembre depuis 1997.

La légende raconte, explique la BBC, que l’idée du tournoi est née il y a environ 40 ans : après une nuit arrosée au pub local, un Anglais, un Écossais et un Irlandais de passage sur l’île ont eu l’idée de se défier à un lancer ricochet sur la plage.

Cette année, le concours a accueilli des participants des cinq continents et de 27 pays, dont l’Allemagne, la Bolivie, les Pays-Bas, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis.

La petite île d’Easdale abrite 60 résidents à l’année. Colin McPherson/Getty Images

60 habitants par an

L’originalité du championnat du monde de ricochet réside autant dans sa proposition que dans son organisation et son lieu. L’événement est en effet géré par une poignée d’habitants de l’île, qui en accueille d’ailleurs à peine 60 par an.

L’équipe aux commandes comprend le gérant du seul pub de l’île (The Puffer), le chauffeur du ferry et le seul médecin d’Easdale. Tous les habitants, qu’ils soient doués ou non au lancer de cailloux, peuvent participer au concours (moyennant une participation de 10 £).

L’inaccessibilité de l’île contribue également à la singularité du championnat. Easdale est située au milieu des îles Slate dans le Firth of Lorn, un fjord qui sépare l’île de Mull du reste de l’Écosse. Ce territoire sauvage est majoritairement constitué d’ardoise : ses quelques habitants sont donc habitués à partager leur sol avec la pierre. Un ferry assure la liaison entre l’île et le village d’Ellenabeich sur l’île voisine de Seil, séparée d’Easdale par un étroit chenal de 200 mètres de large.

« Le tournoi de ricochet apporte beaucoup à l’île, se réjouit le médecin communautaire Kyle Mathews. Easdale est comme une carrière ouverte à tous, pas un lieu fermé comme le court central de Wimbledon. Nous avons donc de plus en plus de visiteurs chaque année. »

Colin McPherson/Getty

L’an dernier, c’est l’Écossaise Lynsay McGeachy qui montait sur la plus haute marche du podium (catégorie féminine). Après un lancer à hauteur de taille, tel un lancer de balle de baseball, son galet d’ardoise plat a tourné sur pas moins de 42 mètres et rebondi sur l’eau une quinzaine de fois.

« J’ai eu du mal à trouver de nouvelles pierres avec lesquelles m’entraîner cette année parce que j’en ai déjà utilisé tellement…« , explique-t-elle. Et pour cause : pour s’entraîner, l’Ecossaise, qui travaille à la distillerie de gin Beinn an Tuirc à Kintyre, fait rebondir chaque semaine environ 160 pierres sur la plage de Torrisdale, dans le nord de l’Ecosse.

Une aubaine pour le tourisme

L’événement, dont la 2024e édition s’est tenue ce week-end du 7 septembre, représente également un défi logistique pour ses organisateurs, qui doivent s’arranger pour recevoir et nourrir environ un millier de spectateurs.

Bien que l’événement soit limité à 350 participants, la demande a été si forte cette année qu’elle a submergé le site Web de l’événement. Toutes les inscriptions ont été complétées en 29 minutes.

Une véritable discipline sportive

Une fois inscrits, les règles du jeu pour les participants sont précises : ils doivent utiliser des pierres d’ardoise d’Easdale dont le diamètre ne doit pas dépasser 7,6 cm. Tout lancer avec moins de deux rebonds entraîne une élimination.

Bien que la discipline puisse paraître amusante, elle nécessite une préparation sérieuse.« Je m’entraîne presque tous les jours pour éviter de me blesser en compétition », confirme Alex Lexis, un habitué du ricochet qui a également participé au Welsh Open l’été dernier. Travail des poignets et des épaules, exercices pour développer la souplesse : l’athlète assure qu’un entraînement rigoureux est indispensable pour éviter les déchirures ligamentaires ou musculaires.

Et enfin, n’oubliez pas que la météo a toujours le dernier mot, surtout sur la côte atlantique tempétueuse d’Argyll. « Même avec une pierre parfaite et un lancer idéal, une houle inattendue peut tout changer. La chance joue donc un grand rôle dans ce jeu, ce qui signifie que tout le monde peut gagner. »



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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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