Depuis le retour de Donald Trump, l’action Nvidia a perdu 20 % de sa valeur (-35 % pendant la crise des tarifs douaniers). Jensen Huang, son patron, alerte le président américain : la Chine n’est pas en retard sur l’IA et une guerre commerciale ne fera que renforcer la concurrence.
Pour les géants de la tech, la Chine est un marché énorme. Il s’agit aussi d’un marché difficile à conquérir : la preuve, Google et Meta sont interdits sur ce territoire. De nombreux géants de la tech incontournables dans le monde occidental n’existent pas en Chine, qui leur préfèrent des solutions locales.
Pour les rares entreprises américaines populaires en Chine, il existe depuis 2025 un nouvel obstacle de taille : Donald Trump. Les tarifs douaniers mis en place par le président américain, qui taxent actuellement les importations chinoises à hauteur de 145 %, créent d’immenses tensions entre la Chine et les États-Unis. Le pays de Xi Jinping réplique avec ses propres taxes, qui étouffent de tous les côtés les géants américains. Apple fait partie des entreprises les plus menacées, mais elle n’est pas la seule. Nvidia, le numéro 1 des cartes graphiques qui a connu une explosion monstrueuse grâce à la montée de l’IA générative, pourrait être une victime collatérale de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Le patron de Nvidia appelle Donald Trump à la raison : la Chine peut s’en sortir toute seule
Avec DeepSeek, la Chine avait envoyé un message fort fin 2024 : elle sait aussi faire de l’IA générative. Une alerte pour des États-Unis convaincus d’être en avance sur le reste du monde, qui avait appelé la Maison-Blanche à un peu plus d’humilité. Jensen Huang, le très populaire patron de Nvidia, avait indiqué il y a plusieurs semaines que la Chine n’était pas en retard sur l’IA. La preuve : elle développe ses propres puces, notamment grâce à Huawei.
Le 8 mai 2025, lors d’une conférence à Las Vegas, Jensen Huang a eu l’occasion de revenir sur sa position vis-à-vis de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine. Il définit un potentiel bannissement du marché chinois comme « une perte énorme » pour Nvidia, mais aussi pour l’économie américaine. Huang estime à 50 milliards de dollars le marché de l’intelligence artificielle chinoise d’ici 2 à 3 ans, avec le risque de voir la Chine n’utiliser que des puces chinoises.
Aujourd’hui, les États-Unis empêchent déjà plusieurs entreprises chinoises, sur liste noire commerciale, d’acheter du marché Nvidia. Tout laisse penser que ces entreprises en achètent quand même, en contournant les règles officielles. Les GPU de Nvidia sont indispensables pour entraîner des modèles, mais l’émergence de nouvelles technologies moins énergivores rend leur utilisation possible avec des puces moins puissances.
Sous Donald Trump, l’exportation de puces H20 de Nvidia est désormais liée à une licence commerciale attribuée par les États-Unis. Une décision qui porte un coup à la santé financière de Nvidia, qui perd peu à peu sa position de force. « Nous devons rester agiles », demande Jensen Huang.
« Le monde a faim d’intelligence artificielle. Laissez-nous distribuer l’IA américaine au monde », a notamment ajouté le patron de Nvidia lors de sa conférence. « L’Amérique ne peut pas diriger en restant en retrait. Si nous reculons, d’autres prendront le relai », alerte le patron de l’entreprise, qui craint que les Chinois, notamment grâce à Huawei, développent leur propre architecture rivale de celle de Nvidia. Assez pour faire changer d’avis à Donald Trump ?
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