Une peine avec sursis requise contre l’ancien député lyonnais Philippe Cochet
L’ancien député du Rhône, Philippe Cochet (LR), toujours maire de Caluire et chef de file de la droite lyonnaise à la métropole, est poursuivi pour détournement de fonds concernant l’emploi fictif présumé d’attachée parlementaire de son épouse de 2002 à 2017.
Le Figaro Lyon
La fin annoncée de deux décennies de règne sur le nord de l’agglomération ? L’ancien député et toujours maire de Caluire-et-Cuire, Philippe Cochet (LR), pourrait bien perdre ses fonctions dans la ville et la métropole à l’issue de ses mandats actuels. Outre la peine de trois ans de prison avec sursis requise à son encontre, les réquisitions du parquet national financier (PNF) prononcées ce vendredi dans l’affaire de l’emploi fictif présumé de son épouse comme assistante parlementaire évoquent une peine d’inéligibilité de cinq ans, portant sur les prochaines élections de 2026. « peine obligatoire » pour ce type de faits, précise le parquet, qui a également demandé la confiscation de son ancien bureau parlementaire, évalué à 320.000 euros, et la condamnation de son épouse, Laetitia Cochet, à 18 mois de prison avec sursis.
La justice les accuse de détournement de fonds suite aux révélations d’une enquête journalistique de Lyon Capital Et France 3 en 2017, dans le cadre de l’affaire Pénélope Fillon. « L’activité professionnelle de Mme Cochet ne pouvant être établie, à l’exception de quelques services occasionnels rendus à son mari, l’emploi pourrait être fictif », pointe du doigt l’association Anticor, qui s’était constituée partie civile à la suite de son dépôt de plainte en 2021, à l’origine de la procédure. A l’échelle des 15 ans de contrat de travail liant le député et sa collaboratrice, le préjudice s’élèverait à 639 000 euros, précise l’association. Sans compter les 94 000 euros d’allocations chômage perçues lorsqu’elle a perdu son emploi, en 2017, avec la défaite de son mari. France Travail s’est également constituée partie civile.
Pas de bureau, pas de photo, mais un bon salaire
Présumés innocents dans l’attente de leur jugement, fixé au 11 décembre, et d’un éventuel appel, les époux Cochet nient tout détournement de fonds. Il est en effet apparu que certains interlocuteurs auraient pu considérer Laetitia Cochet comme l’attachée parlementaire de son mari. Mais les autres collaborateurs du député ont dit ignorer que son épouse faisait partie de l’équipe, indiquant ne l’avoir que rarement rencontrée au bureau, alors qu’elle était la mieux payée d’entre eux, 5.600 euros bruts.
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Cette dernière ne s’était vu attribuer ni bureau ni fonction précise, selon l’enquête du PNF. Le couple n’a pu produire que 192 courriels, soit un par semaine, attestant de son activité. Ils ont invoqué un problème d’hébergement internet. Reste que Laetitia Cochet était également absente de la galerie photo des attachés parlementaires.
L’emploi d’un membre de la famille par un député n’a été interdit qu’à l’été 2017, après les élections présidentielles et législatives. Au moment des faits imputés aux époux Cochet, 18 % des députés étaient dans cette situation, avec une activité attestée dans la majorité des cas.