Une (pas si) brève histoire « criminelle » de la BCE – POLITICO
Racket Rimšēvičs : Luttant actuellement pour obtenir l’annulation de sa peine de prison, l’ancien chef de la banque centrale lettone Ilmārs Rimšēvičs a été reconnu coupable en décembre dernier d’avoir accepté des pots-de-vin et un voyage de pêche en Russie de la part des actionnaires d’une banque aujourd’hui disparue. Rimšēvičs, qui a toujours clamé son innocence, a été condamné à six ans de prison et à la confiscation de ses biens. La BCE a d’abord pesé lourdement du côté de Rimšēvičs, défendant l’un des siens au nom de la protection de la banque centrale contre les ingérences politiques. Mais après avoir remporté une première victoire, il a été battu en 2021 lorsque la Cour européenne de justice a estimé que ses actes n’étaient « manifestement pas commis en sa qualité officielle » et n’étaient donc pas couverts par l’immunité institutionnelle.
Rimšēvičs n’a pas été immédiatement emprisonné, mais a plutôt été libéré (un peu découragé) en attendant son appel. En plus de son appel, il fait désormais face à deux accusations pénales distinctes, pour avoir pressé un témoin de faire un faux témoignage et pour l’achat et l’utilisation présumés d’un certificat de vaccination contre le Covid-19. Rimšēvičs nie tout acte répréhensible. Il a affirmé avoir été victime d’une campagne concertée menée par plusieurs banques pour le faire supprimer parce qu’il faisait pression pour plus de transparence dans le secteur bancaire non-résident démesuré de Lettonie, qui était autrefois un canal de blanchiment d’argent à grande échelle dans l’ex-Union soviétique. Syndicat.
L’appel de Kažimír au tribunal : En 2023, le chef de la banque centrale de Slovaquie, Peter Kažimír, a été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin alors qu’il était ministre des Finances, et a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 100 000 €. Le verdict a été rendu sans procès. Le ministère public et Kažimír ont fait appel du verdict, exigeant un procès complet. Ce processus est actuellement en cours et le résultat n’est pas encore connu. Kažimír a été ministre des Finances de 2012 à 2019 sous le deuxième mandat de Robert Fico. Sa nomination a été critiquée par l’opposition comme une tentative d’étendre le contrôle du gouvernement sur la banque centrale. La politique slovaque est devenue de plus en plus polarisée ces dernières années, comme l’a illustré la tentative d’assassinat contre Fico au début du mois.
Tout ça Jazbec : En 2013, l’ancien président de la banque centrale slovène, Boštjan Jazbec, a fait l’objet d’une enquête pour « abus de pouvoir criminel » après que sa restructuration de la Nova Ljubljanska banka (NLB), l’une des plus grandes du pays, ait fini par anéantir ses actionnaires et nombre de ses créanciers. , dont certains avaient de très bonnes relations politiques. NLB avait déjà été soupçonné de blanchiment d’argent pour l’Iran, entre autres pratiques laxistes.
Une première enquête sur les actions de la banque centrale en 2013 avait échoué : la police slovène a outrepassé les limites en effectuant une descente dans les bureaux de Jazbec en 2016, confisquant des documents contenant des informations privilégiées de la BCE. Les archives de la BCE bénéficient de la même protection que celles de toute institution européenne, a jugé un tribunal en 2020. Les procureurs slovènes ont ainsi perdu les preuves dont ils avaient besoin pour défendre leur cause.
À ce moment-là, Jazbec – qui avait reçu des menaces de mort après la recapitalisation de NLB et d’une autre institution – avait quitté la banque. En 2018, il a rejoint le Conseil de résolution unique de l’UE basé au Luxembourg, un vote de confiance implicite de la part des institutions européennes face à un danger personnel. Il quitte le SRB en 2023.