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« Une part des bénéfices supérieure à 39-40 % dans le temps constitue une rente, qui pourrait être imposée »

LLe groupe de travail composé de parlementaires de la majorité présidentielle et dirigé par Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget, doit soumettre au Premier ministre d’ici juin ses idées sur la « fiscalité des rentes », a priori sur les loyers potentiels des entreprises. et détenteurs d’actifs immobiliers. Cette initiative nous paraît bienvenue, à l’heure où la croissance est au plus bas et où les entreprises du CAC 40 battent des records de bénéfices, notamment les sociétés énergétiques taxées en 2023.

Cependant, deux écueils majeurs apparaissent : la définition de ces rentes, et le recours à leur fiscalité. David Ricardo (1772-1823) fut le premier économiste à avoir introduit, en 1817, la notion de rente foncière, en référence à la noblesse, qui ne créait pas de véritable richesse, contrairement aux entrepreneurs.

Peu après, l’économiste Jean de Sismondi (1773-1842) considère l’État légitime pour transformer une société de rentiers en une société d’entrepreneurs et d’investisseurs. Plus tard, Joseph Schumpeter (1883-1950) expliquera que l’entreprise qui innove en premier jouit d’un pouvoir de monopole très important, difficile à remettre en cause par la suite. Un surplus de profit est alors assuré, comme nous le montrent de nombreuses entreprises du numérique, renforcé par l’effet réseau, qui tend à captiver les utilisateurs.

Depuis les années 1960, la part des profits dans la valeur ajoutée a irrésistiblement tendance à augmenter dans les économies avancées (États-Unis, Europe, Japon, etc.), passant en moyenne de 31 % à 38 % du produit intérieur. brut (PIB). Cette valeur était de 33% tout au long du 20ème sièclee siècle dans le cas de l’économie américaine, alors une machine exceptionnelle de création d’emplois. Un optimum qui favorise effectivement une croissance maximale de l’emploi à long terme.

Reconsidérer la définition des rentes d’entreprise

Une part des bénéfices supérieure à 39-40 % au fil du temps est donc susceptible de constituer une rente, potentiellement taxable. Une telle part, bien supérieure à la valeur optimale de 33 %, est néfaste à la création d’emplois, car elle réduit l’incitation à créer des emplois et affaiblit la demande.

Depuis la grande crise financière de 2008, des parts de profit d’environ 39 à 40 % sont associées à une stagnation économique (Japon) ou à une dépression économique (Italie et Grèce) et, en même temps, à une baisse des investissements et à une stagnation, ou voire une baisse des salaires. Le « ruissellement » ne fonctionne pas à ce niveau de profit très élevé.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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