Une opération policière internationale vise le service de communications cryptées Ghost
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Une opération policière internationale vise le service de communications cryptées Ghost

Une opération policière internationale vise le service de communications cryptées Ghost

Un homme de 32 ans soupçonné d’avoir créé un service de messagerie cryptée utilisé par des criminels du monde entier pour gérer le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et les assassinats a été arrêté en Australie grâce à la coopération policière de neuf pays, ont annoncé mercredi 18 septembre les forces de l’ordre australiennes.

Le réseau téléphonique, baptisé Ghost et présenté par son créateur comme inviolable, a été utilisé par des centaines de criminels en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, a indiqué la police fédérale australienne dans un communiqué. Créé il y a neuf ans, Ghost ne fonctionnait que sur des smartphones spécialement modifiés, vendus environ 2.350 dollars australiens (1.430 euros), un prix qui comprenait six mois de service et d’assistance technique. Les appareils étaient distribués via des réseaux de revendeurs en Australie et dans le monde entier. Selon la police australienne, parmi les clients figuraient des membres de groupes criminels organisés italiens et coréens.

Ce service, dont les serveurs ont été identifiés par les enquêteurs en Islande et en France, était entièrement centré sur la confidentialité des échanges. « Les utilisateurs pourraient acheter l’appareil sans fournir d’informations personnelles »explique Europol, impliqué dans cette enquête internationale, dans un communiqué.  » (Ce réseau) il offrait la possibilité d’envoyer un message suivi d’un code spécifique qui provoquait l’autodestruction de tous les messages sur le téléphone ciblé.

Mises à jour corrompues

Le créateur de Ghost, un Australien qui vivait avec ses parents à Narwee, en Nouvelle-Galles du Sud, et qui n’avait pas de casier judiciaire, s’est manifesté « un peu surpris » « Il a été arrêté quand la police est venue l’arrêter », a déclaré le commissaire adjoint de la police fédérale Ian McCartney. Il a été accusé de cinq délits, dont le plus grave est passible d’une peine maximale de 10 ans de prison.

La commissaire adjointe de la police fédérale, Kristy Schofield, a déclaré que les agents ont dû agir extrêmement rapidement pour arrêter le suspect, qui avait le potentiel de « supprimer tout » dans le système, n’atteint pas ses objectifs en se voyant encerclé. « Nos équipes tactiques ont pu l’appréhender et sécuriser le matériel informatique dans les trente secondes suivant leur entrée. »elle a expliqué.

La police a également saisi 376 téléphones avec accès à Ghost et arrêté des dizaines d’Australiens à travers le pays. D’autres arrestations ont également eu lieu en Italie, en Irlande, en Suède et au Canada.

« Aujourd’hui, nous avons clairement démontré que les réseaux criminels, aussi cachés qu’ils se croient, ne peuvent échapper à notre effort collectif. »a salué la directrice d’Europol, la commissaire belge Catherine De Bolle, citée dans le communiqué australien.

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Ghost est, selon la police australienne, utilisé par des centaines de criminels présumés pour ses avantages de configuration (son code est disponible publiquement) et d’anonymat. Mais les enquêteurs, expliquent les autorités australiennes, ont réussi à percer la sécurité de l’opération et à modifier les mises à jour logicielles poussées sur le réseau pour avoir, dans les derniers mois de l’opération (depuis mars 2024), une vue en temps réel des messages envoyés par les utilisateurs.

Cinquante menaces d’assassinat ont été déjouées en Australie. Dans un cas, les enquêteurs ont intercepté l’image d’une personne avec un pistolet sur la tête qui a été sauvée dans l’heure, selon Mmoi Schofield.

En 2021, le démantèlement d’un réseau similaire, ANOM, a conduit à l’arrestation de centaines de suspects dans le monde entier. Ces personnes ignoraient qu’ANOM était en réalité produit et diffusé par le FBI, la police fédérale américaine et son homologue australienne. La police des États-Unis et d’autres pays a pu décrypter 27 millions de messages, dont beaucoup étaient liés à des activités criminelles.

« Le paysage des communications cryptées est devenu de plus en plus fragmenté en raison des récentes opérations policières ciblant les plateformes utilisées par les réseaux criminels. »Europol l’explique dans un communiqué de presse. « En réponse, ces acteurs se tournent vers des outils différents, moins établis (…) « offrant différents degrés de sécurité et d’anonymat. »

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Le Monde avec l’AFP

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