Une offensive de l'armée malienne et des paramilitaires russes a tourné au fiasco dans le nord du Mali
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Une offensive de l’armée malienne et des paramilitaires russes a tourné au fiasco dans le nord du Mali

Une offensive de l’armée malienne et des paramilitaires russes a tourné au fiasco dans le nord du Mali

Après avoir repris la ville de Kidal aux groupes armés indépendantistes à dominante touareg, avec l’appui de l’ex-groupe paramilitaire russe Wagner (devenu « Africa Corps »), et dénoncé l’accord d’Alger de 2014 en accusant l’Algérie d’ingérence dans ses affaires intérieures, la junte malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a fait de la reconquête du nord du Mali (Azawad) une priorité. Et ce alors que des organisations jihadistes, comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à al-Qaïda) et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), sont toujours très actives dans le pays.

Ainsi, le 21 juin, les Forces armées maliennes (FAMa) et des paramilitaires russes ont lancé une vaste opération depuis Kidal en direction d’In-Afarak, un carrefour commercial situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tessalit. Puis, deux jours plus tard, la colonne russo-malienne s’est dirigée vers la ville de Tinzaouatine, située près de la frontière avec l’Algérie. Cela a donné lieu à des combats d’une ampleur inédite depuis plusieurs mois.

Ayant duré trois jours, ces affrontements ont visiblement tourné à l’avantage des combattants du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), organisation qui regroupe plusieurs mouvements indépendantistes armés.

« Les combattants de l’Azawad contrôlent la situation à Tinzaouatine et plus au sud dans la région de Kidal. Les mercenaires russes et les forces armées maliennes ont pris la fuite. D’autres se sont rendus », a déclaré à l’AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du CSP-DPA.

L’un des hélicoptères Mil Mi-24 envoyés dans la zone de Zakak, sur la route de Kidal, a dû effectuer un atterrissage d’urgence, bien qu’on ne sache pas s’il a subi une panne technique ou a été touché par des tirs.

A en juger par les nombreuses photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les pertes subies par les paramilitaires russes et les FAMa sont importantes. On parle de plusieurs dizaines de morts et de prisonniers. Parmi eux figurent Anto Elizarov, commandant de l’ex-Wagner (indicatif d’appel : « Lotus »), ainsi que Nikita « Bely », qui animait la chaîne « Grey Zone » sur Telegram.

Cependant, les combattants du CSP-DPA n’étaient pas les seuls impliqués dans les combats.

En effet, via X (ex-Twitter), le journaliste Wassim Nasr (France24) a indiqué que le GSIM avait tendu au moins une embuscade à ce qui restait de la colonne russo-malienne. « Pour les sources du CSP, le GSIM ment, il n’a pas participé et tente de leur voler la victoire », a-t-il toutefois ajouté. Reste que l’organisation jihadiste a publié des photographies pour étayer ses dires.

De son côté, l’état-major malien assure avoir la maîtrise de la situation. « Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2024, les unités des FAMa en patrouille dans le secteur de Tinzaouatine depuis trois jours, ont entamé leur mouvement rétrograde (?). Les violents combats se poursuivent contre la coalition de terroristes. La zone est sous surveillance et la situation est suivie de près (…). Cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens des FAMa », précise-t-il dans un communiqué.

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